Sur les 100 milliards attendus des entreprises  : 42 milliards FCFA d’investissements déjà réalisés à Sandiara

Le Plan Sandiara Emergent est composé de 12 projets dont une Zone industrielle érigée en Zone Economique Spéciale, par le président de la République Macky Sall. Un montant de 100 milliards de francs CFA d’investissements est attendu des entreprises. Pour le montant, les investissements privés déjà réalisés s’élèvent à 42 milliards de francs CFA. La révélation a été faite par le maire de Sandiara Dr Serigne Guèye Diop. Le ministre conseiller du président de la République chargé de l’Industrie et de l’Agriculture, qui nous a reçu dans son bureau au Palais présidentiel, explique la philosophie du PSE local et les contours des 12 projets à mettre en œuvre pour atteindre l’émergence économique.

 

Déclinaison locale du PSE

« Le Plan Sandiara Emergent est, en effet, une déclinaison locale du Plan Sénégal Emergent, avec les mêmes Axes : la Restructuration de l’économie, le Capital humain, la Gouvernance. Pour le Plan Sandiara Emergent, le 1er Axe est relatif au Capital humain. Il faut absolument que les hommes de demain soient formés avec les standards les plus élevés. Quand je parle de formation, cela renvoie aussi à l’éducation, c’est-à-dire le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.

Transformation de l’économie

Le 2ème Axe concerne la Restructuration de l’économie locale. Comment passer d’une agriculture à très faible productivité, d’une industrie presque inexistante, d’un secteur tertiaire qui n’est pas bien structuré, à justement une économie florissante, basée sur les nouveaux paradigmes industriels, numériques, mais également l’agrobusiness. L’Axe 3 porte sur la Gouvernance : comment développer les deux premiers Axes dans la concertation, la paix sociale, sans corruption, dans l’intégrité totale, en veillant à ce que les citoyens puissent avoir leurs mots à dire, mais en permettant à l’Etat d’avoir une gouvernance sobre et vertueuse.

12 projets pour l’émergence

Nous sommes alignés sur le Plan Sénégal Emergent, mais nous avons modestement mis en place 12 projets. Le diagnostic n’est pas le même… A Sandiara, nous avons identifié le chômage des jeunes, les faibles revenus des ménages pour ne pas dire la pauvreté, une faible productivité… Nous avons aussi vu qu’il n’y a aucune trace d’un secteur secondaire moderne, aucune trace d’un secteur tertiaire moderne de numérique, de services, etc. Voilà les phénomènes qu’on observait. Mais en science, on distingue toujours les symptômes d’une maladie des causes de la maladie…  Nous avons donc identifié 12 projets qui constituent le Plan Sandiara Emergent et une solution qu’on appelle le Plan 1-10-10 : 1 famille, 10 cadres dans 10 ans. Ces 12 projets devraient nous permettre d’atteindre cet objectif, de faire en sorte que dans chaque famille, une concession de 20 à 30 personnes qu’il y ait au moins 10 personnes qui travaillent, 10 personnes formées avec des métiers dans 10 ans.           

Formation technique et professionnelle 

Le 1er projet porte sur l’éducation généralisée : 6 collèges et lycées publics et 2 collèges privés pour une population de 30.000 personnes. C’est l’une des plus fortes densités du pays. On a 3 lycées sur l’Axe Mbour-Sandiara dont le plus grand Lycée technique du pays. Le Lycée technique est composé en réalité de 4 Lycées dont un lycée industriel, un lycée agricole, un lycée du bâtiment et un lycée de l’hôtellerie, du tourisme et des services.  Cela nous permet de nous assurer que 95 % de la jeunesse de Sandiara, mais aussi du Diéghem, puisse savoir lire et écrire, puisse avoir un métier, aller à l’université et devenir un cadre demain… Notre stratégie, c’est l’éducation et la formation professionnelle pour tous. Tout cela est encadré par 32 écoles primaires dans tous les villages et 15 écoles maternelles.  Aujourd’hui, notre population scolaire est composée de 1.000 étudiants, 7.000 élèves dans le primaire et 6.000 dans le secondaire. Dans les lycées et collèges, la Commune enregistre 250 à 300 bacheliers chaque année. L’idée du Lycée technique est pertinente parce qu’en 3ème ou en Terminale, vous avez toujours 30 à 50 % des jeunes qui ne réussissent pas au bac. Pour tous ces jeunes et pour les autres, à partir de la 3ème, on leur offre une formation professionnelle technique qu’on appelle la formation duale Ecole-Entreprise.

Restructuration de l’économie

Dans l’économie toujours, il y a l’agrobusiness. Nous pensons qu’à l’image de l’Europe et des Etats Unis, si on veut que le pays se développe, il faut aller vers l’agrobusiness. L’agriculture familiale a des limites en termes de rendement, de technicité et en terme commercial.

Agrobusiness : projet de 1.000 ha d’Agropoles

L’agrobusiness permet de passer d’un rendement de 1 tonne à l’hectare à 30 tonnes à l’hectare pour les pommes de terre, l’oignon, les melons et les pastèques. Nous avons donc une politique d’Agropoles : « 1 village, 1 Agropole ». Nous avons un projet pour faire 1.000 hectares d’Agropoles dans les villages, qui permettront à des gens qui ont des connaissances dans le domaine des raisins, de la viande, de la pomme de terre de venir s’installer et de créer 2.000, 3.000, voire 5.000 emplois.   

Zone industrielle

Dans la restructuration de l’économie toujours, il y a l’industrie. C’est cela qui est nouveau. En général, les Zones franches industrielles étaient seulement à Dakar. Depuis la période coloniale, toutes les usines étaient concentrées dans la Capitale. Dakar est devenue aujourd’hui une mégalopole grâce à l’industrie et au port.

Zone Economique Spéciale

Nous avons eu l’idée, il y a 5 ans, de créer une Zone industrielle à Sandiara. Grâce à mon carnet d’adresses, j’ai pu faire venir des entreprises. Aujourd’hui, nous avons 32 entreprises. Ensuite le président de la République Macky Sall a décidé que cette Zone soit élargie à 100 hectares et puisse devenir une Zone Economique Spéciale depuis le 22 Novembre 2017.

42 milliards déjà investis à Sandiara

Au moment où on vous parle (en mars 2019), nous avons 100 hectares et nous pouvons accueillir 60 entreprises. L’investissement, qui est prévu là-bas par les entreprises, s’élève à 100 milliards de francs CFA.

Nous sommes à 42 milliards de francs CFA d’investissements par des sociétés venant du monde entier : Maroc, Tunisie, France, Allemagne, Russie, etc.

Partition des entreprises sénégalaises

Il y a aussi des sociétés sénégalaises. Le patronat sénégalais commence à investir au niveau de la Zone. Bref, c’est une Zone qui est en train de suivre son chemin et qui, à terme, devra créer 10.000 emplois directs et indirects dans les 10 ans qui viennent.

Nous pensons qu’elle va permettre l’émergence de jeunes cadres sénégalais, parce qu’il y a une partie réservée aux Start-up, pour les entreprises qui démarrent.

C’est une Zone qui a 5 vocations : numérique -informatique, fabrication industrielle, agroalimentaire, chimique (pharmacie, parapharmacie, médicaments) et une vocation logistique (camions, trains, …), pour faciliter l’accès à tout ce qui peut servir au transport.

Le Port Sec de Sandiara

L’autre projet très important, c’est le Port Sec de Sandiara. Dakar a eu le seul port qu’on a depuis les indépendances. Le président Macky Sall a ajouté 2 gros projets : le Port de Ndayane et le Port de Sendou. Au niveau de Sandiara, nous avons accueilli depuis 3 à 4 ans, tous les camions maliens qui y venaient. Nous avons construit des toilettes, mis en place un service d’accueil et encouragé les femmes à créer des restaurants. Aujourd’hui, nous accueillons 200 à 300 camions maliens chaque jour. Nous avons mis en place la sécurité avec la présence de la Gendarmerie. Les camions maliens ont fait de Sandiara leur zone d’attente.

Accueillir 1000 camions et 1000 conteneurs

En réfléchissant avec le directeur du Port Autonome de Dakar, le FONSIS, le COSEC, nous avons décidé, dans le cadre du projet de développement du PAD, de créer carrément un Port Sec sur 20 hectares. Il peut être géré avec le PAD, la Commune, les chargeurs, mais aussi avec les Maliens. Le Port Sec devra accueillir, à terme, 1.000 camions et 1.000 conteneurs avec des services d’empotage et de dépotage, des services informatiques. Cela va être carrément une zone de stockage des produits (le coton du Mali), mais également de produits frais, congelés, etc. Le Port Sec permettra de créer entre 1.000 à 2.000 emplois. Vous imagez tout l’environnement commercial (les stations d’essence, les réparateurs de pneus, les vidanges, etc.)

Le Foirail de Sandiara

L’autre projet qui est important toujours sur le plan économique concerne le tertiaire et le Foirail. Tout le monde connaît le marché de Sandiara avec ses moutons, bœufs, ses cases qui servent de restaurants, etc. Chaque samedi, il y a 1.000 bœufs et plus de 1.000 à 2.000 moutons qui sont commercialisés. Cependant, le marché est resté très traditionnel, voire très archaïque. Nous avons donc créé un projet de marché moderne de standard international avec un investissement de 5 milliards de francs CFA qui va être constitué de plusieurs marchés. Il y a d’abord un Foirail de 1.000 bovins, 2.000 ovins et caprins et 1.000 équins et asins. Il y a aussi un abattoir qui va permettre de faire de Sandiara un marché de viande carrément. On ne va plus acheter les animaux pour les amener à Dakar.  On va ainsi les abattre à Sandiara et acheminer la viande à Dakar.

Marché de fruits et légumes

Deuxièmement, il y aura aussi un marché de fruits et légumes. Tout le monde connaît Sandiara avec ses melons et ses pastèques. Alors, nous voulons faire un marché comme celui de Notto (à Thiès) et celui de Sandiniéry (à Dakar).  Ce sera un marché de fruits et légumes à destination de la Gambie, de Kaolack, du Mali, etc., avec des chambres froides comme le Marché d’Intérêt National (MIN).

Marché de poissons

Le 3ème marché sera un marché de poissons. Tout le monde s’étonnait qu’il y ait une usine de poissons à Sandiara. Mais nous voulons aller beaucoup plus loin. En réalité, on est à 10 minutes de Mbour, à vol d’oiseau de Nianing (16 km) et avec la route Joal-Nguéniène- Thiadiaye, nous serons à 30 minutes de Joal. Je voudrais, avec le boom que
Sandiara va connaître et avec notre position géographique à destination de la Gambie, du Mali, de la  Guinée Conakry et de la Guinée  Bissau, créer carrément des chambres froides à moins 20 degrés  pour stocker toutes sortes de  poissons pour faire de Sandiara un marché de poissons pour le Sénégal,  mais aussi à destination de la sous-région.

Usine de gaz et usine d’engrais

Le 4ème marché qui me tient beaucoup à cœur est relatif à l’usine de gaz et l’usine d’engrais. Avec ces 1.000 bovins, 2.000 ovins, vous pouvez faire du biogaz, avec les déchets. Le marché va être propre. On va produire de l’énergie et des engrais organiques que nous allons revendre. Le marché devrait être autosuffisant en termes d’énergie. Il y aura des banques, des cabinets vétérinaires, des lieux de culte, etc.

La Grande gare routière de Sandiara

A côté, il y aura la grande gare routière de Sandiara. J’aimerais que tous les voyageurs à destination de Casamance,  Matam, Touba, etc., puissent partir de Sandiara. L’Autoroute à péage Mbour-Kaolack passe par Sandiara.  L’Autoroute Ila Touba est à peine à une vingtaine de kilomètres en passant par Ndiaganiao et Khombole. On peut rejoindre Ila Touba pour aller à Touba, Mbacké ou à Saint Louis. Ce qui nous manquait ce sont des cars modernes, des bus climatisés, l’organisation… Donc nous avons prévu de construire une grande gare routière avec des bus modernes, des taxis, à destination de tout le Sénégal. L’infrastructure est prévue sur 5 hectares qui seront goudronnés avec toutes les autres commodités.

Adduction d’eau

Le projet Course contre la soif vise à donner de l’eau pour tous. Il y a  de cela 5 ans, j’avais offert 30 millions de francs CFA à la Commune pour que chaque maison à Sandiara ait de l’eau, des branchements gratuits pour 300 familles. 3.000 personnes ont bénéficié du projet. Le projet Course contre la soif  a continué cette année avec le financement de 180 millions de francs CFA encore par une ONG qui s’appelle Vivre en Brousse de Clermont-Ferrand pour faire en sorte qu’il y ait de l’eau potable dans tous les villages et qu’on mette à fin à ces puits, « séanes », rivières…

Projet Ville lumière

Nous voulons que tous les villages du Diéghem aient de l’électricité pas seulement pour la lumière, mais pour générer des activités de type industriel (pour les artisans, soudeurs, tailleurs ; tant qu’il n’y a pas d’énergie, ces villages ne pourront pas se développer). L’accès à l’eau permettra aussi de faire de l’irrigation dans le domaine de l’agriculture.

Projet d’un hôpital ultra moderne

Dans le domaine de la Santé, nous avons un programme très ambitieux. Le programme est constitué d’une dizaine de dispensaires dans la Commune et d’un hôpital central doté de chirurgie, de laboratoires de biologie, de gynécologie, de médecine générale. L’hôpital de Sandiara qu’on appelle Institut de la Mère et de l’Enfant va pouvoir polariser tous les villages (de Ndiaganiao à Nguéniène, jusqu’à Fatick). Ce sera un hôpital ultra moderne dont la première pierre a été déjà posée. Les travaux démarrent cette année. Il y aura aussi le laboratoire du Pr Souleymane Mboup, un labo de  recherche sur les maladies comme le paludisme, le sida.

6 millions pour le logement des étudiants à Dakar

Toujours dans le cadre de l’Axe relatif au Capital humain, la Commune offre 6 millions de francs CFA pour loger les étudiants de  Sandiara à Dakar. Nous construisons chaque année, une dizaine de salles de classe pour remplacer tous les abris provisoires.

Sécurité des personnes et des biens

L’autre projet du Plan Sandiara Emergent a trait à la sécurité. La municipalité a construit et équipé une nouvelle Gendarmerie à Sandiara en lui offrant un véhicule,  pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans la Commune.

Faire de Sandiara un bassin d’emplois

L’idée du Plan Sandiara Emergent est  de permettre que dans chaque famille qu’il y ait 10 cadres dans 10 ans. Evidemment, la solution est là : 10.000 emplois dans l’industrie et 10.000 emplois dans l’agrobusiness, les marchés, etc. Ma vision est de faire de Sandiara un bassin d’emplois comme Dakar et Diamniadio.

Ambitions pour le sport

On a construit le Stade de Sandiara, créé le Sandiara Football Club et le Sandiara Basket Club (qui va jouer en 3ème division). Nous allons accueillir le Centre NBA Africa, le plus grand centre de basket pour l’Afrique qui va accueillir 200 jeunes… Il y a le Plan d’occupation du sol pour l’élargissement de la route, sur 11 kilomètres à l’intérieur du village. Dans le Plan Ville propre, Sandiara compte 2 camions poubelles et environ 600 bacs à ordures dans les ménages ».

 

Joseph SENE

 

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