Visite de l’Ambassadeur Russe à la CCIAD : Favoriser le partenariat entre hommes d’affaires russes et sénégalais
Dimitry Kourakov, ambassadeur de la Russie au Sénégal, a rendu une visite de courtoisie et de travail au président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) Abdoulaye Sow. La venue du diplomate, au-delà de réaffirmer les liens entre son pays et la CCIAD, avait pour soubassement, la dynamisation de la coopération économique entre les deux pays, plus précisément entre opérateurs économiques.
Entre l’actuel ambassadeur russe et le Sénégal, il existe une longue histoire qui a débuté en 1968 lors du premier séjour du diplomatique dans notre pays. Douze années plus tard (1980), son père fut nommé conseiller en affaires culturelles à l’Ambassade de la Russie au Sénégal. Par la suite, Son Excellence Dimitry Kourakov a lui-même travaillé en tant que conseiller économique au niveau de la représentation diplomatique. Des séjours et des responsabilités qui lui ont permis de bien connaître le pays et d’identifier la Chambre de Commerce de Dakar comme principale représentante du secteur privé sénégalais. Il était venu, ce matin, échanger sur les opportunités de partenariat à saisir entre les deux pays. Il a fait savoir que la Russie avait adopté une nouvelle démarche visant à renforcer les échanges avec l’Afrique, et plus généralement, d’étendre sa présence dans le continent.
Selon lui, la Russie souhaite faire du Sénégal un exemple de ce qu’elle ambitionne de faire avec l’Afrique. Cela passe d’abord par une redynamisation des échanges et l’équilibrage de ceux-ci. Citant les statistiques des échanges commerciaux, il a souligné qu’en 2021, une valeur de 800 milliards FCFA a été enregistrée entre le Sénégal et la Russie. Et de constater que seuls 2 milliards ont été exportés du Sénégal vers son pays. Il est important, par conséquent, de rééquilibrer la balance des échanges. Pour ce faire, il dit compter sur les investissements conjoints entre opérateurs économiques dans des domaines comme la pétrochimie, le numérique, l’agriculture, l’énergie écologique, etc.
Des obstacles à la coopération
Kourakova a évoqué certains obstacles qui constituent, à ses yeux, un frein pour bon nombre d’entreprises russes qui souhaitent venir au Sénégal. Il s’agit de la barrière linguistique et d’un défaut de connaissance de la réglementation en matière d’investissement au Sénégal. « Les entreprises russes ne connaissent pas assez la réglementation des affaires au Sénégal », a-t-il renseigné.
Prenant la parole à la suite de son hôte, le président Abdoulaye Sow s’est voulu rassurant. De ce fait, il a déclaré que le Sénégal a épousé une nouvelle politique visant à diversifier ses partenaires. Il a cité l’exemple de la Chine et d’autres grandes puissances avec lesquelles le pays noue des partenariats dans plusieurs projets. Et, dans cette orientation, la Russie et les entreprises russes ont largement leur place et peuvent venir investir et développer des partenariats dans plusieurs domaines, a-t-il assuré
Visite d’hommes d’affaires russes au Sénégal
M. Sow a ensuite émis la proposition de nouer des conventions avec des Chambres Consulaires russes pour mettre en place un cadre de coopération formel. Il a également proposé la création d’un conseil d’affaires russo-sénégalais.
Sur un autre registre, le président de la CCIAD a évoqué le projet d’acquisition de deux bateaux pour assurer le transport de personnes et de marchandises entre Dakar et Ziguinchor. Un projet commun des Chambres de Commerce de Dakar et de Ziguinchor. L’expertise des entreprises russes dans le secteur naval peut être d’une importance capitale, notamment dans la partie technique.
Pour sa part, l’ambassadeur a promis une mise en rapport avec des entreprises russes du domaine et avec la Chambre de commerce de la république russe de Tatarstan.
L’ambassadeur a, par ailleurs, informé de la visite, en mai 2022, d’une délégation d’hommes d’affaires russes au Sénégal. Une première, a-t-il souligné. Une visite qui pourrait être mise à profit pour tenir une rencontre entre opérateurs économiques des deux pays, à la CCIAD.
Sanou BADIANE