Transformation du lait dans la zone de Linguère : Alarba Moussa Ba évoque les contraintes saisonnières de l’activité
Productrice et transformatrice de lait dans la commune de Linguère, Alarba Moussa Ba est la présidente du GIE « Cosam Rewbé Djolof », composé d’environ 40 membres engagés dans la production et la transformation laitière. Dotée d’une unité de transformation à Linguère, Alarba identifie les défis de l’activité et propose des recommandations.
Nous avons rencontré Alarba chez elle, alors qu’elle préparait le repas. Dans la cour de sa maison, les produits transformés, notamment le beurre de vache « Diwou nior » conditionné en bouteilles de 10 litres, sont exposés. L’unité de production et de vente est située à l’intérieur de sa maison familiale, et une nouvelle unité de transformation d’environ 10 mètres carrés est en cours de construction juste en face de la maison, grâce au soutien du PUDC. Alarba précise que tout l’équipement est fourni par ce programme gouvernemental.
Production et transformation
Le GIE dirigé par Alarba est impliqué à la fois dans la production et la transformation laitière. Possédant une ferme de six vaches, le groupe cultive également des fourrages pour l’alimentation. Les autres membres du GIE qui se consacrent également à la production fournissent du lait à Alarba pour la transformation. Actuellement, elle commercialise divers produits dérivés tels que le fromage, le lait caillé, le yaourt et l’huile de vache, en plus du lait frais. Concernant la commercialisation, Alarba a établi des partenariats avec des boutiquiers locaux et vend également ses produits sur les marchés hebdomadaires. Elle livre également dans plusieurs autres régions du Sénégal.
Saison des pluies et abondance
Alarba souligne que les défis de la production et de la transformation varient selon les saisons. Pendant l’hivernage, la production laitière est abondante en raison de la disponibilité de pâturages frais, mais les capacités de transformation sont souvent limitées. Pendant cette période, Alarba explique que la principale contrainte est l’incapacité à transformer tout le lait produit en raison de l’abondance. De plus, la forte concurrence des vendeuses ambulantes qui proposent du lait frais à un prix inférieur. « En cette période, le litre de lait frais est vendu à 200 FCFA chez les vendeuses ambulantes pendant que nous vendons le litre à 700 FCFA. De ce fait, le client préfère acheter auprès d’eux sans prendre en compte la qualité », indique Alarba Moussa Ba. Alarba note également que pendant la saison des pluies, les inondations rendent les routes impraticables, retardant ainsi la fourniture de lait destiné à la transformation.
Saison sèche et rareté
Pendant la saison sèche, les défis se concentrent sur la rareté de la matière première, le lait, en raison du manque de pâturage frais. Les éleveurs migrent vers d’autres zones à la recherche de pâturage, ce qui entraîne une baisse drastique de la production laitière dans la région de Linguère. Les propriétaires de fermes deviennent alors les principaux fournisseurs de lait aux unités de transformation, mais ils rencontrent des difficultés liées notamment au coût élevé de l’eau.
Sanou BADIANE
Alarba Moussa Ba exposant ses produits laitiers
De la beurre de vache commercialisée chez Alarba