FIDAK 2024 : La journée de la CCIAD, une tribune pour la formalisation du secteur informel
La journée de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) à la 32ème Foire Internationale de Dakar (FIDAK) a été célébrée le jeudi 12 décembre 2024. L’Institution Consulaire a dédié la tribune offerte à la présentation de sa contribution pour la transformation du secteur informel. L’occasion a été saisie pour signer une convention entre la CCIAD et la Chambre de Commerce et des Associations Sectorielles d’Addis-Abeba (AACCSA).
Le secrétaire général du Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES), Amadou Diagne a rappelé le rôle majeur joué par la CCIAD dans la création de la FIDAK. Il a fait savoir que la Chambre Consulaire a accueilli dans ses locaux la Société de la Foire Internationale de Dakar, ancêtre du CICES. Le représentant du DG du CICES estime que les deux institutions doivent fructifier, développer et mettre à jour leur partenariat.
A sa suite, le président de la CCIAD, Abdoulaye Sow a magnifié les 50 ans de compagnonnage entre la CCIAD et le CICES, remplis de défis et de challenges. Il a réaffirmé l’engagement de la Chambre Consulaire à participer au rayonnement de l’outil de promotion que constitue le Centre.
Concernant l’accord de partenariat avec la Chambre sœur d’Addis-Abeba, M. Sow le perçoit comme une nécessité dans la mesure où les entreprises des deux pays sont appelées à collaborer dans un contexte de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). D’après lui, la convention permettra aux deux institutions de coordonner leurs activités en vue de l’organisation de rencontres économiques et commerciales regroupant les secteurs d’affaires sénégalais et éthiopien. Le président de la CCIAD assure que l’équipe de l’Institution Consulaire de Dakar sera à l’œuvre pour l’atteinte de l’objectif grâce à la mise en place d’un plan d’actions annuel pour garantir une meilleure coordination des activités.
Tournant pour la coopération bilatérale
Sur le même ordre d’idées, la présidente de la Chambre de Commerce et des Associations Sectorielles d’Addis-Abeba, Mesenbet Shenkute est revenue sur les relations diplomatiques entre les deux Etats matérialisées par le rôle joué par le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor et l’Empereur d’Ethiopie Haïlé Sélassié dans la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue Union Africaine (UA). En dépit de cet acte fondateur de la coopération bilatérale sénégalo-éthiopienne, Mme Shenkute juge insatisfaisant le niveau de nos relations économiques et commerciales.
Mesenbet Shenkute considère la ZLECAF comme une opportunité pour libérer le potentiel économique de l’Afrique, notamment en interconnectant les entreprises du continent. Elle perçoit l’accord avec la CCIAD comme un moyen de renforcer la coopération et le partage d’informations. En outre, la convention va permettre aux deux parties de travailler en étroite collaboration dans certains secteurs. Par ailleurs, la présidente de la Chambre de Commerce et des Associations Sectorielles d’Addis-Abeba a invité les opérateurs économiques sénégalais à se lancer dans le marché éthiopien. D’après elle, l’agriculture, l’agro-transformation et l’industrie manufacturière sont autant de secteurs porteurs.
Dans le même sillage, l’Ambassadeur de la République fédérale démocratique d’Ethiopie au Sénégal, Melaku Legesse a qualifié l’accord de tournant pour la coopération bilatérale sur l’axe Dakar-Addis-Abeba. Il encourage l’élargissement des relations d’affaires. Le diplomate a exprimé sa gratitude envers la CCIAD pour son implication dans la mise en relation entre les entreprises sénégalaises et leurs homologues éthiopiennes.
Faciliter l’accès aux marchés
A propos du thème de la journée à savoir la « transformation de l’économie informelle : la contribution de la Chambre de Commerce », Abdoulaye Sow a précisé qu’il fait suite à l’appel du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye demandant aux Chambres Consulaires de jouer leur partition. Il a souligné l’engagement de la CCIAD pour rendre possible la formalisation des entreprises du secteur informel.
Pour faciliter la transition, M. Sow prône la mise en place d’un cadre plus incitatif pour les PME/PMI. Celles-ci doivent également bénéficier d’un accompagnement constant en matière d’informations économiques et commerciales, poursuit-il.
Aux entreprises du secteur informel, le président de la CCIAD demande de se formaliser pour être compétitifs. Il les invite à ne pas se limiter à l’obtention de documents administratifs tels que le NINEA, le registre de commerce, etc. mais à se mettre à niveau à travers la tenue d’une comptabilité, la participation à des programmes de qualité, le recours au marketing et à la digitalisation.
A sa suite, le secrétaire général de la CCIAD, Dr Mbaye Chimère Ndiaye a fait une présentation détaillée sur le thème. Au titre des recommandations, Dr Ndiaye encourage l’amélioration de l’accès à l’éducation et de la qualité de l’enseignement avec comme alternative la formation technique et professionnelle. Il est pour la mise en place d’un système fiscal incitatif et la promotion de l’inclusion financière. L’économiste de formation trouve que faciliter l’accès aux marchés publics peut servir d’incitation à la formalisation. Il en est de même pour la promotion des avantages de la formalisation. Selon Dr Ndiaye, les Chambres de Commerce et les Chambres de Métiers doivent être des leviers dans la mise en œuvre de ces réformes.
Onass MENDY