Partenariat CCIAD – FODEM – CGA Digital : Disposer d’états financiers aux normes, un atout pour les entreprises
En partenariat avec le Fonds de Développement et de Solidarité Municipal (FODEM) de la Ville de Dakar et le CGA Digital, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a procédé au lancement du Programme d’assistance technique en Gestion Comptable et Financière gratuit. Pour un début, 75 opérateurs économiques ont bénéficié d’une séance de coaching pour établir des états financiers aux normes. L’objectif est de permettre aux entreprises de capter des financements et d’attirer des partenaires. Cette initiative est soutenue par l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) et la Bank Of Africa (BOA).
Le chef du Département Appui à la Création d’Entreprise (DACE) de la CCIAD, Fatoumata Binetou Mbengue considère la formalisation des entreprises comme un élément crucial pour notre pays. Elle juge primordial de dépasser le formalisme juridique et de prendre en compte l’accès à la sécurité sociale, l’accompagnement sur le plan comptable, entre autres. Dans une logique de massification de l’accompagnement, Mme Mbengue est persuadée que le partenariat tripartite entre la CCIAD, le CGA Digital et le FODEM est venu à son heure. Elle espère que ce pas posé va ouvrir la voie à d’autres partenariats.
Dynamiser le tissu économique
A sa suite, la directrice générale du FODEM, Mme Samb Aminata Diop a fait une présentation du Fonds, outil d’encadrement technique et financier de la Ville de Dakar au profit des entreprises. Après avoir fait savoir que la CCIAD est un partenaire de longue date, elle a indiqué qu’au plan national moins de 3% des entreprises ont une comptabilité aux normes. Elle estime que la formation va permettre aux opérateurs économiques de mieux comprendre les exigences comptables et financiers.
D’après la directrice générale du FODEM, le principal obstacle est le manque de traçabilité financière engendrant des difficultés d’accès au financement du fait de la réticence des banques classiques. L’autre facteur bloquant, selon elle, est le coût de la gestion financière jugé élevé par les opérateurs économiques. Pour inverser la tendance, le programme est conçu comme une solution pragmatique articulée autour de quatre axes stratégiques. De ce fait, les bénéficiaires vont disposer d’un accompagnement comptable et fiscal sur mesure et d’une digitalisation des processus comptables. Ils auront également droit à une formation continue et une mise en conformité facilitée afin d’accéder aux financements et aux opportunités du marché. Une telle démarche va permettre de dynamiser le tissu économique et garantir l’augmentation des recettes fiscales.
Synergie d’actions
Pour sa part, le directeur général de CGA Digital, Babacar Diagne assure qu’avoir des états financiers en règle permet aux entreprises de donner une visibilité de leur patrimoine. Selon lui, après avoir accompagné 400 entreprises en 2024, l’objectif du programme est de toucher 1500 entreprises cette année. M. Diagne attire l’attention sur le « besoin énorme et coûteux » dans la mesure où les services des experts comptables sont facturés autour de 200.000 francs CFA par mois. Pour lui, l’alternative prônée par le CGA Digital est d’initier une nouvelle façon de tenir la comptabilité grâce à la digitalisation afin de faire des économies d’échelles. Il en résulte un gain de temps considérable. Par la même occasion, l’accompagnement des services financiers est ainsi facilité.
De son côté, le représentant de la Bank Of Africa (BOA), Abdoulaye Fofana note que le programme va avoir un impact socio-économique pour les PME-PMI. Il souligne que l’absence de documents requis est un blocage pour l’accès à des services bancaires. M. Fofana précise que l’accompagnement et les conseils font partie intégrante des activités des établissements financiers. Il attire l’attention sur la nécessité de se mettre à niveau afin de bénéficier de l’accompagnement des banques.
Dans le même sillage, le 1er vice-président de la CCIAD, Ibrahima Lô a insisté sur la nécessité de disposer d’états financiers, véritable outil de gestion, de transparence et de prise de décision. Il considère les états financiers comme une garantie de la croissance et de la durabilité. Le représentant du président de l’Institution Consulaire souligne que l’établissement de ces documents se heurte à des difficultés telles qu’une insuffisance de ressources financières voire humaines. Par ailleurs, il a salué la synergie d’actions pour bâtir un environnement économique profitable aux entreprises.
Onass MENDY