Intégration économique : Volonté commune entre la CCIAD et le task force de la CEDEAO
La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a tenu une séance de travail avec la Task force sur le schéma de libéralisation des échanges de la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les discussions ont porté sur l’état de la mise en œuvre des recommandations au Sénégal. Le Transit Routier Inter-Etats (TRIE) a également été évoqué avec la délégation dirigée par Dr Mohamed Ibn CHAMBAS. La rencontre a eu lieu en présence de représentants du Ministère de l’Intégration Africaine et du Port Autonome de Dakar.
Le président de la CCIAD, Abdoulaye Sow a souligné l’importance du TRIE pour réduire les délais de transit, limiter les coûts logistiques et faciliter la circulation des biens et services. Il a mis le curseur sur l’importance de simplifier et d’harmoniser les procédures.
Ainsi, la CCIAD a été désignée Caution Nationale par décret n° 97-907 du 22 Août 1997 instituant un Fonds de Garantie et dont l’arrêté interministériel n° 1475 du 25 Février 1998 en fixe les modalités d’application. Cette mesure confère à l’Institution Consulaire, le statut d’administrateur du Fonds de Garantie du Transit Routier Inter-Etats sous la supervision d’un Comité de Gestion présidé par le Ministre en charge des Finances.
Prospérité du peuple
De ce fait, une série d’actions a été menée et des mesures prises. Les Premiers Ministres du Sénégal et du Mali ont décidé d’appliquer le TRIE à partir du 1er juillet 2011. Si au Mali, l’utilisation du TRIE est rendue obligatoire, au Sénégal le TRIE est optionnel, faisant ainsi de la S110 le seul régime utilisé au départ du port de Dakar.
Suite à la réunion de la soixantième Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue le 12 Décembre 2021, à Abuja, la Convention TRIE/CEDEAO 82, instituant le TRIE et la Convention Additionnelle 90 relative à sa garantie ont été abrogées et remplacées par l’Acte Additionnel A/SA.2/12/21 relatif au Transit Communautaire de la CEDEAO et le règlement 13 portant modalités de garantie du transit.
M. Sow informe que depuis cette mesure communautaire, des blocages des marchandises en transit sous le régime TRIE au niveau du Bureau de Douanes du Port de Dakar ont été constatés, entrainant l’arrêt temporaire du Bureau de la CCIAD ouvert à Kidira.
Le constat, d’après lui, est le délaissement du TRIE par les douanes. Il note que le nouveau dispositif prévoit dans ses dispositions transitoires des conditions en attendant sa mise en œuvre.
Selon le président de la CCIAD, les obstacles ont des conséquences économiques directes telles que l’augmentation des coûts d’acheminement, les pertes financières pour nos entreprises, la diminution de la compétitivité de notre région et le ralentissement de l’intégration économique sous-régionale.
Le président de la CCIAD recommande la collaboration des pouvoirs publics, des institutions régionales et des acteurs du secteur privé pour trouver des solutions durables à ces défis. Il est convaincu que l’avenir de notre économie repose sur notre capacité à faciliter les échanges et à bâtir un cadre propice aux affaires. Ainsi, il relève la responsabilité collective d’assurer un transit routier efficace, sécurisé et compétitif au bénéfice de tous.
Pour sa part, le président de la task force, Dr. Mohamed Ibn CHAMBAS a fait savoir que sa délégation revient d’une mission sur le corridor Banjul-Dakar. Il trouve qu’eu égard aux liens étroits entre leurs peuples, le Sénégal et la Gambie doivent servir d’exemple d’intégration économique aux autres pays de la CEDEAO. Dr. CHAMBAS est pour l’amélioration des échanges économiques et commerciales entre les deux pays. Il considère le Sénégal comme un carrefour comme l’attestent ses relations avec la République de Guinée, la Guinée-Bissau et le Mali. En cette année marquant la célébration du 50ème anniversaire de la CEDEAO, le président de la task force est pour la concrétisation de la volonté des pères fondateurs. Le moyen d’y parvenir, d’après lui, est de relever les défis pour la prospérité du peuple ouest-africain.
Diversifier l’offre de transport
De son côté, le secrétaire général de la CCIAD, Dr. Mbaye Chimère Ndiaye a indiqué que le commerce interrégionale souffre du problème de production et de la persistance des tracasseries constituant des barrières non-tarifaires. En dépit de la pertinence des mécanismes en place, leur mise en œuvre pose problème, poursuit-il. Dr. Ndiaye propose de faire le suivi des directives régionales en appliquant des mesures coercitives. Il recommande la création d’un organe de régulation en charge du suivi.
Dans le même ordre d’idées, le conseiller spécial du président de la CCIAD, Amath Benoît Gaye insiste sur la nécessité d’évaluer les mécanismes. Il pointe du doigt le rôle central des Douanes pour l’application des mesures. Cela doit être porté par une volonté politique, d’après lui.
Pour le chef du Département Promotion et Développement des Entreprises à l’International (DPDEI), Khadidiatou Ndiaye Dia a mis en avant la pertinence de baser les échanges sous-régionaux sur les avantages comparatifs.
Dans le même sillage, le conseiller spécial du président de la CCIAD, Moustapha Kâ a souligné l’importance de régler les problèmes structurels. D’après lui, la CEDEAO doit soutenir les projets ferroviaires et maritimes pour une diversification de l’offre de transport des marchandises.
Onass MENDY