Régulation des Fintechs : Les précisions de la BCEAO
Le directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal, François Sène a tenu un point de presse sur la réglementation des Fintechs conformément à l’instruction n°01-01-2024 du 23 janvier 2024, le vendredi 9 mai 2025 à l’agence principale de Dakar. Il a apporté des précisions concernant la suspension appliquée depuis le 2 mai 2025 pour les opérateurs non conformes dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). A l’échelle nationale, sur plus d’une centaine de Fintechs répertoriées, seules deux sont en règle et disposent d’un agrément.
Le directeur national de la BCEAO pour le Sénégal a indiqué que la démarche s’inscrit dans une volonté d’organiser l’activité des Fintechs en renforçant la protection des déposants. L’autre volet pris en compte est la couverture de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Bien que reconnaissant l’apport des Fintechs en matière d’amélioration des services, M. Sène attire l’attention sur la nécessité de bâtir un espace financier sécurisé. Cela passe, d’après lui, par un meilleur encadrement de ces entités porteuses d’innovation.
François Sène a rappelé qu’après la publication de l’instruction n°01-01-2024, les Fintechs avaient jusqu’au 23 juillet 2024 pour se conformer. Par la suite, eu égard au faible nombre de dépôts, une dérogation a été accordée, prenant fin le 31 janvier 2025. Celle-ci a été suivie d’une autre dérogation ayant pris fin le 30 avril 2025. Ainsi, la mesure est appliquée 15 mois après la publication. M. Sène assure que la BCEAO a opté pour une démarche d’accompagnement pour permettre aux Fintechs d’avoir des dossiers conformes.
Le directeur pays de la BCEAO pour le Sénégal note que dans l’espace UEMOA, neuf (9) Fintechs ont obtenu leur agrément. A l’échelle nationale, deux structures à savoir Pay Dunya et Mikati sont conformes. M. Sène informe que treize (13) Fintechs locales ont des dossiers en cours d’instruction avancée. Il est persuadé que les entreprises concernées sont en mesure de répondre aux exigences de la règlementation. D’après lui, l’objectif reste de consolider le dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, d’autant plus que notre pays a été retiré de la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) en octobre 2024.
Onass MENDY