Développement des corridors maritimes : Le cabotage, un levier d’intégration économique

Le Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) a organisé un atelier sur le développement des corridors par le cabotage, le jeudi 25 septembre 2025 à Dakar. L’objectif est de définir une feuille de route en vue du déploiement des lignes de cabotage sur des corridors stratégiques pour renforcer la coopération maritime sous-régionale. Le cabotage maritime renvoie à la navigation commerciale d’un navire entre deux ports situés dans le même pays ou la même zone économique. La rencontre a réuni des représentants d’institutions, des armateurs, des diplomates et des partenaires étrangers.

La directrice générale du COSEC, Ndeye Rokhaya Thiam a fait savoir que l’initiative vise à assurer la connectivité régionale pour garantir l’essor du commerce maritime. L’ambition affichée, d’après elle, est de faire de Dakar un carrefour logistique de référence. Elle indique que le cabotage est un outil stratégique permettant de fluidifier les corridors maritimes régionaux, de réduire les coûts logistiques, de sécuriser et de diversifier les échanges commerciaux. Il s’agit également d’un moyen de promotion de l’intégration économique dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). Dans un contexte où l’Afrique ne représente que 3% du transport maritime mondial, Mme Thiam propose de transformer la position du Sénégal en avantage comparatif. Dans cette optique, le COSEC mise sur les corridors stratégiques Dakar-Praia, Dakar-Agadir, Dakar-Alger, Dakar-Conakry et Dakar-Banjul.

Opportunité stratégique

La directrice générale du COSEC trouve que la réalisation d’un tel projet va renforcer la coopération régionale. Elle informe que l’atelier sert de cadre d’échanges pour définir une feuille de route, étape préalable à la réalisation des lignes maritimes ciblées. Mme Thiam estime que le cabotage est la solution pour bâtir des corridors sûrs et compétitifs. Cela constitue, selon elle, un moteur de la ZLECAf.

Dans la même veine, le président du Conseil d’administration du COSEC, Souhaibou Gueye considère le cabotage comme une opportunité stratégique permettant de faire de Dakar un hub et de dynamiser le commerce intra-africain. Il est persuadé que l’atelier va poser les bases d’un cabotage sous régional compétitif et durable. Il s’agit, d’après lui, d’un maillon essentiel pour la souveraineté. M. Gueye alerte sur la nécessité de lever les contraintes techniques en vue de renforcer l’intégration économique continentale.

Soutenir les initiatives

Dans sa présentation portant sur le diagnostic stratégique et les perspectives du cabotage sous-régional, le Consultant Mamadou Birane Mbodji a mis en exergue les forces et les faiblesses de l’Afrique de l’ouest. Il a relevé les menaces et les opportunités de la sous-région. L’expert en chaines d’approvisionnement, logistiques et transports recommande un certain nombre de réformes. Pour lui, les pays de la sous-région doivent harmoniser les textes nationaux avec les conventions internationales, développer et équiper les ports secondaires pour le cabotage. Ils sont appelés à instaurer des incitations financières, à favoriser les partenariats publics privés et internationaux. La mise en place d’un système digital intégré de suivi et de traçabilité est également un changement souhaité.

Le conseiller technique du ministre des Pêches et de l’Economie Maritime, Mbaye Edine Diagne s’est réjoui de l’initiative portée par le COSEC. Il a exprimé son optimisme quant aux résultats des travaux. Le représentant du ministre Dr Fatou Diouf trouve que dans un monde en perpétuel changement, il est nécessaire de recentrer les stratégies. M. Diagne assure que le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime est disposé à accompagner toutes les initiatives profitables au secteur privé.

Onass MENDY

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