Journées de l’entreprise : La Douane initie un dialogue direct avec le secteur privé

La Direction générale des Douanes organise, le mardi 9 et le mercredi 10 décembre 2025, la troisième édition des « Journées de l’Entreprise ». Placée sous le thème « Rôle de la Douane dans la performance des entreprises », cette édition intervient dans un contexte marqué par les réformes du Code général des Douanes et la mise en œuvre du Plan de Redressement Économique et Social (PRES) ainsi que de la Vision Sénégal 2050.
L’objectif est, entre autres, d’engager un dialogue direct avec le secteur privé afin d’intégrer davantage ses besoins et attentes dans les réformes en cours.

La dernière édition de cette rencontre initiée par l’Administration des Douanes remonte à 2013. Cette année, elle renaît sous un format rénové : non plus une, mais deux journées complètes de dialogue, ponctuées de rencontres et d’échanges structurés entre la Douane et les entreprises.

Présidant la cérémonie officielle d’ouverture au nom du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le Directeur général des Douanes, Babacar Mbaye, a rappelé que le Sénégal est entré dans une phase d’industrialisation et de transformation structurelle, portée par le PRES et la Vision Sénégal 2050. Dans ce cadre, l’administration des Douanes est appelée à jouer pleinement son rôle.

C’est pourquoi, a-t-il expliqué, cette initiative est relancée avec « plus d’écoute, plus de dialogue et plus de communication sur les réformes en cours et à venir ».

L’un des principaux objectifs de ce dialogue est la mise en place d’assouplissements du contentieux douanier, afin de renforcer la sécurité juridique des entreprises. Les règles de dédouanement seront également discutées pour les rendre plus claires, plus flexibles et plus transparentes, renseigne-t-il.

Implication du secteur privé dans les réformes

Selon Babacar Mbaye, ces journées constituent une opportunité pour prendre en compte les propositions des opérateurs économiques et identifier leurs préoccupations.
Concernant les réformes en profondeur engagées, qu’il s’agisse de l’organisation interne ou du nouveau Code des Douanes,  le Directeur général souhaite recueillir les contributions du secteur privé. « Les avancées attendues de ces travaux contribueront de manière significative à l’amélioration du climat des affaires et à la confiance des investisseurs », a-t-il assuré.

Il souligne par ailleurs que la transformation de l’administration ne se limite pas au Code des Douanes. Elle inclut notamment le renforcement de la connectivité du système Gaïndé ainsi que la digitalisation intégrale des procédures : pré-dédouanement, dédouanement, enlèvement et transbordement, renchérit-t-il.

Une relation de destin entre Douane et entreprises

Représentant le secteur privé, Baidy Agne, président du Conseil National du Patronat (CNP), a reconnu que l’État fait face à des urgences économiques, budgétaires et sociales.
Il a souligné que les entreprises comprennent la nécessité de prendre en charge les enjeux géopolitiques, sécuritaires et la lutte contre les trafics illicites. Elles adhèrent également à l’impératif d’innovation technologique et de dématérialisation des procédures pour améliorer la transparence et la qualité du service douanier.

Dans cette dynamique, « se parler pour mieux se comprendre est essentiel dans la relation douane–entreprise », a-t-il affirmé.

Pour le président du CNP, ce dialogue est crucial pour augmenter les recettes publiques tout en soutenant la croissance et la pérennité des entreprises. « La performance de l’administration douanière et la croissance des résultats financiers de l’entreprise sont étroitement liées », a-t-il insisté.

Résumant son plaidoyer en 4 points, il appelle à plus de civisme fiscal, plus d’équité fiscale, plus de transparence, moins de contentieux et de sanctions pour l’entreprise de bonne foi.

Il a également insisté sur la nécessité d’une dématérialisation accrue des procédures, d’un renforcement de la communication, d’une meilleure gestion des frontières et d’une coopération internationale consolidée.

Pendant ces deux journées, l’administration des Douanes et le secteur privé auront ainsi l’occasion d’échanger directement sur l’ensemble des enjeux majeurs qui conditionnent leurs performances respectives.

Sanou BADIANE