25 ans de partenariat entre l’UE et l’UA: L’heure du bilan et des perspectives
Le groupe SUPDECO a organisé une conférence sur le thème « 25 ans du partenariat Union Européenne (UE) – Union Africaine (UA) : bilan et perspectives », le vendredi 5 décembre 2025 à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Ladite conférence a été animée par l’ambassadeur de l’UE au Sénégal, Jean-Marc Pisani, l’ambassadeur de l’Angola au Sénégal, Adão Pinto et l’ancien ambassadeur du Sénégal auprès de l’UE, Amadou Diop. Les diplomates ont tenu en haleine une assistance composée majoritairement d’étudiants.
L’ancien ambassadeur du Sénégal auprès de l’UE, Amadou Diop, a rappelé que le partenariat entre les deux Institutions repose sur trois socles : le financement du développement, le dialogue politique et la coopération au développement. Il a fait un rappel historique en partant du premier sommet entre l’UE et l’UA tenu en avril 2000 au Caire (Egypte). L’ancien diplomate a expliqué le passage des préférences commerciales aux Accords de partenariat économique (APE). Il a mis en exergue le rôle primordial du Fonds Européen de Développement (FED) et des mécanismes complémentaires dans le cadre du financement.
Responsabilité partagée
Diop a fait savoir que le dialogue politique concerne des questions liées à l’État de droit, à la bonne gouvernance, etc. Il a qualifié la coopération entre l’UE et l’UA de partenariat stratégique évoluant selon les priorités de développement. D’après lui, le troisième sommet tenu les 24 et 25 novembre derniers à Luanda (Angola) a permis aux dirigeants africains et européens de se pencher sur les nouveaux enjeux mondiaux tels que la défense du multilatéralisme, les enjeux sécuritaires, la question environnementale, le numérique, etc. Au plan géopolitique, M. Diop estime que les deux Institutions doivent travailler ensemble pour peser sur la marche du monde.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Angola au Sénégal, Adão Pinto, a souligné la nécessité de repenser la nature des partenariats en privilégiant des relations économiques horizontales, équilibrées et mutuellement bénéfiques. Il prône la transformation locale afin de créer des emplois et de la valeur ajoutée. M. Pinto a attiré l’attention sur la nécessité de faire face aux défis de la jeunesse africaine. Il juge crucial de garantir l’accès à l’eau, ressource stratégique. L’ambassadeur incite les partenaires à investir dans des secteurs porteurs pour contrer les vagues de départ liées à l’émigration irrégulière. Pour lui, le partenariat entre l’UE et l’UA doit reposer sur une responsabilité partagée tout en permettant à l’Afrique d’être maîtresse de son destin.
Investissements utiles
Dans la même veine, l’ambassadeur de l’UE au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a mis en avant la nécessité de travailler ensemble sur la base du respect, du dialogue et d’une ambition partagée. Il considère les défis tels que l’environnement, la sécurité et la migration comme n’ayant pas de frontières. Le représentant de l’UE assure que l’Institution soutient l’innovation, l’industrialisation et la création d’emplois. Il indique que l’appui de l’UE s’étend à des domaines comme le numérique, l’innovation, la création de valeur localement, la mobilité, etc. Pour lui, le secteur privé constitue le moteur du partenariat.
Pisani affirme que l’UE accorde une grande importance au renforcement de la paix et de la sécurité au Sahel et dans le golfe de Guinée. Il estime que les deux Institutions ont des intérêts communs incluant la lutte contre les menaces, la prévention, le développement, l’éducation et la création de perspectives pour les jeunes. L’ambassadeur trouve qu’il faut investir davantage dans la recherche, favoriser les échanges universitaires et promouvoir l’innovation. Selon lui, le moment est propice pour réfléchir aux 25 prochaines années, notamment en matière de partenariats équitables et d’investissements utiles.
Onass MENDY

