Réunion du Comité de Suivi du fer à béton : Asseoir une meilleure régulation du secteur du fer
Suite à une instruction du Président de la République, Macky Sall sur « l’impératif de préserver le pouvoir d’achats des ménages et la stabilité des prix des denrées et produits de première nécessité », lors du Conseil des Ministres du 1er Septembre 2021, le ministre chargé du Commerce a convoqué ce mardi 26 octobre 2021 une réunion du Comité technique de suivi du secteur du fer à béton. L’objectif était de veiller à ce que tout le fer qui qui est utilisé au Sénégal respecte les normes, notamment en termes de longueur mais aussi d’asseoir une meilleure détermination des prix.
Le secteur de la construction est en pleine expansion au Sénégal, notamment avec l’augmentation des projets de construction et le programme des 100.000 logements mis en place par l’Etat du Sénégal. Un développement qui appelle à une meilleure régulation du secteur pour un meilleur accès des populations au logement, mais aussi pour plus de sécurité des bâtiments. Le fer à béton étant très prisé, un comité de suivi a été mis en place par arrêté interministériel pour contrôler la qualité, la longueur, les prix du fer importé ou produit localement…
Présidant cette réunion du Comité, le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, Mme Aminata Assome Diatta, a délivré le message du président Macky Sall qui, selon elle, donne régulièrement des instructions pour que le fer fabriqué au Sénégal et le fer importé respectent les normes. « Il faut veiller à ce que tout le fer qui entre au Sénégal répondent aux normes en terme de qualité, de longueur, de marquage, parce que, quand le problème de longueur se pose, il y a naturellement une concurrence déloyale qui pourrait s’installer », explique-t-elle. A en croire le ministre, le non-respect des normes peut avoir des conséquences sur le plan sécuritaire, avec l’effondrement des bâtiments constaté ces derniers jours.
Pour Al Hadji Abdou Rahmane Ndione, Directeur Général de l’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) et président du Comité de Suivi, « Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par un appel pressent du chef de l’Etat, pour garantir le respect des normes par les bâtiments et édifices construits au Sénégal, étant entendu que nous avons tous remarqué des problèmes de sécurité au niveau des bâtiments qui souvent enregistrent des effondrements. ». Il ajoute que le Comité appuie la Direction du Commerce Intérieur dans la surveillance du marché, quant au respect de la norme sénégalaise sur le fer à béton aussi bien importé que produit au Sénégal et qui date de 1994.
Eviter une concurrence déloyale
Au-delà de l’aspect sécuritaire, une meilleure régulation du secteur permettrait d’assainir davantage le jeu de la concurrence. « Nous savons également que le secteur peut souffrir d’autres manœuvres, parce que le monde des affaires étant ce qu’il est, il est important donc que le comité soit vigilant », conseille-t-elle. « Si certains respectent les normes et que d’autres ne les respectent pas, ces derniers seront plus compétitifs. C’est la même chose aussi si quelqu’un bénéficie de fer exonéré (pour l’exportation) et qu’il le remet sur le marché. Il reste évident que ceux qui n’ont pas bénéficié de l’exonération souffriraient de cette concurrence déloyale », justifie le ministre en charge du Commerce.
Fixer le prix du fer par arrêté
Vice-président de l’Association des Consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) et membre du Comité de suivi du fer à béton, Momath Cissé a étalé ses attentes au Comité. Il demande ainsi à ce que des visites sur sites soient régulièrement faites pour un meilleur contrôle. « Nous demandons à ce que le Comité soit fonctionnel et que des visites sur site se fassent régulièrement, pour qu’on puisse voir si le fer fabriqué au Sénégal et le fer importé respectent les normes, qui ont été fixées et éditées », invite-t-il. Sur la commercialisation du fer, M. Cissé estime que les autorités devraient prendre les devants et fixer les prix. « Le fer à béton étant une denrée très prisée au Sénégal actuellement, le ministre du Commerce devrait fixer le prix par arrêté pour mieux protéger les consommateurs ». Dans le cas échéant, le consommateur, affirme-t-il, sera exposé à des fluctuations de prix dues à des pratiques de collusion entre vendeurs.
Sanou BADIANE