Pirogues, moteurs, carburant : La large gamme d’investissements pour les opérations de pêche
L’activité de pêche artisanale requiert un certain nombre d’équipements et de charges à honorer. Responsable au « Penc », Quartier général des pêcheurs à Mbour, Dame Gningue détaille les chiffres des investissements à faire pour l’exploitation du business autour du poisson.
L’argent appelle l’argent. . . Cet adage trouve son illustration dans les investissements à consentir et les charges à supporter pour pouvoir tirer profit des opportunités que recèle la pêche artisanale. Un investissement, en effet, requis de la part de l’opérateur économique pour l’équipement en filet dont le coût atteint la barre des 13 millions de francs CFA. Pour optimiser l’opération de pêche d’un jour, les professionnels partent avec 2 pirogues, explique Dame Gningue. L’une contient le filet et l’autre sert de réceptacle au poisson capturé et de drague. La paire des pirogues coûte 12 millions de francs CFA à raison de 6 millions chacune, renseigne ce responsable au Quartier général des pêcheurs à Mbour.
Equipement à acquérir
La marche des pirogues nécessite au moins 2 moteurs de 60 chevaux d’un coût global de 8 millions de francs CFA, soit 4 millions chacun. S’il veut disposer d’une réserve d’un moteur, l’opérateur pêcheur aura à débourser 12 millions pour l’acquisition des 3 engins. L’équipement complémentaire est composé de 2 GPS qui coûtent environ 320.000 F, soit 160.000 l’unité, renseigne notre interlocuteur. A défaut de GPS, les pêcheurs s’équipent en émetteurs dont la paire est vendue entre 200.000 et 250.000 FCFA.
Lourdeur des investissements
L’équipe d’environ 40 pêcheurs doit être dotée de gilets de sauvetage. Même si l’Etat accorde une subvention de 2.500 F (soit la moitié du prix), il faudra débourser un montant de 100.000 F pour l’acquisition des 40 gilets. L’opération de pêche, qui dure 15 à 18 jours, nécessite suffisamment de glace pour pouvoir conserver le poisson capturé en mer. Pour cette activité de pêche, l’opérateur économique devra aussi s’acquitter d’une dépense d’environ 780.000 FCFA, pour l’achat du poisson devant servir comme appât et pour la glace destinée à la conservation des produits capturés. De même, la pêche qui dure 15 à 18 jours, requiert l’achat de carburant pour un montant variant entre 700.000 et 1 million de francs CFA, en fonction de la pirogue. Pour la nourriture des pêcheurs en mer, il faut dépenser environ 150.000 FCFA. S’agissant de l’activité de pêche d’un jour, l’opérateur économique doit assurer les dépenses relatives au carburant. Chaque pirogue aura besoin d’une consommation d’environ 220.000 F. Ainsi, la paire des embarcations va nécessiter un montant global de 440.000 FCFA.
A cela, s’ajoute la dépense pour la ration alimentaire des pêcheurs pour un montant de 15.000 F. D’autres investissements sont liés aux licences de pêche pour la pratique des activités au niveau des pays voisins. Cependant, en dépit de la lourdeur des investissements, le matériel peut être amorti en 10 ans, moyennant quelques réparations. « Si l’on a du bon matériel, on peut travailler », souligne Dame Gningue. L’opérateur économique lance un appel aux autorités et aux banques pour la réduction des taux d’intérêt, afin de permettre aux acteurs de la pêche artisanale d’avoir davantage de ressources financières.
Joseph SENE