Fonds d’investissement aux entreprises: Le FONSIS présente ses instruments dédiés aux entreprises
Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) a présenté plusieurs fonds d’investissement qu’il a mis en place en faveur des entreprises sénégalaises. Devant un parterre d’opérateurs économiques issus de divers secteurs d’activités et réunis à la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), le FONSIS a détaillé trois dispositifs majeurs : le WE Fund, le Fonds Islamique de Relance (FIR) et Oyass Capital.
Ces trois instruments d’investissement ont pour ambition de renforcer la compétitivité des entreprises sénégalaises, afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle dans le développement économique national.
Le WE Fund dédié aux femmes entrepreneures
Présenté par Seynabou Ndiaye, directrice du fonds, le WE Fund répond aux besoins de financement et d’accompagnement des actrices économiques. Sa mission est, selon Mme Ndiaye, « d’accompagner les femmes à être des actrices centrales du développement inclusif et durable, en investissant dans des projets à fort impact sur leur pouvoir économique ».
Lancé en 2019, ce fonds prend en compte plusieurs critères d’éligibilité, tels que la composition de l’actionnariat, la participation des femmes dans le management, le taux de féminisation, l’équité des conditions de travail, ainsi que l’intérêt manifesté par l’entreprise pour l’équité et la nature du bien ou service produit.
Le ticket d’investissement du WE Fund est compris entre 100 et 300 millions de francs CFA, injectés directement dans le capital de l’entreprise bénéficiaire. Ce montant peut exceptionnellement atteindre 500 millions de francs CFA.
Les entreprises cibles sont celles dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 500 millions de francs CFA, disposant d’au moins trois années d’existence, ou encore des projets en phase de démarrage, qu’ils aient ou non déjà créé leur société.
Seynabou Ndiaye a rappelé qu’au cours de la première phase, une enveloppe d’un milliard de francs CFA, dont 861 millions ont été investis dans quatre PME. Pour la Phase II, lancée en 2023 et dotée d’un montant de 10 milliards de francs CFA, 1,03 milliard a déjà été injecté dans trois PME.
Le FIR : un appui aux entreprises en difficulté
Le Fonds Islamique de Relance (FIR) est un mécanisme d’investissement destiné aux entreprises en difficulté, notamment celles impactées par la pandémie de COVID-19.
Seules les sociétés ayant démarré leurs activités avant 2020 sont éligibles. D’autres critères s’ajoutent : les résultats financiers de la dernière année doivent être acceptés, les entreprises ne doivent pas avoir été défaillantes avant la crise, et elles ne doivent pas opérer dans les secteurs du tourisme ou de la défense.
En outre, leur activité principale doit être conforme aux principes de la charia islamique, conformément aux directives du comité de la charia de la BID, a précisé Adramé Ndione, directeur du FIR.
Lancé en 2023, le FIR dispose d’une taille initiale de 20 milliards de francs CFA, avec une taille cible de 5 milliards et une durée de vie de 7 ans (dont 2 ans d’investissement et 5 ans de désinvestissement). Le ticket d’investissement varie entre 50 et 150 millions de francs CFA.
Oyass Capital pour accompagner la croissance des PME
Mis en place par le FONSIS, Oyass Capital vise à soutenir les PME dans leur phase de développement. Le ticket d’investissement est compris entre 196,8 millions et 2,6 milliards de francs CFA, a indiqué Cheikh Mboup, directeur des investissements de Oyass Capital, qui précise que la taille cible du fonds est de 52,4 milliards de francs CFA.
La durée de vie du fonds est de 10 ans, répartie en 5 années d’investissement et 5 années de désinvestissement. Concernant les critères d’éligibilité, Oyass Capital cible des PME ayant au moins trois ans d’existence et répondant aux critères de la Banque mondiale. Toutefois, le fonds peut investir jusqu’à 20 % de son portefeuille dans des startups innovantes, notamment celles disposant de contrats gouvernementaux, a ajouté Cheikh Mboup.
Sanou BADIANE

