Coopération Thaïlande – Sénégal : Accompagner le développement de la filière rizicole locale
Ce vendredi 14 novembre 2025, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a accueilli une délégation d’officiels et d’hommes d’affaires venus de Thaïlande. Une rencontre d’échanges avec des opérateurs économiques sénégalais a été organisée afin d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat et de renforcer les échanges entre les deux pays. L’occasion a également été saisie pour plaider en faveur d’un appui accru à la production nationale de riz.
Les relations commerciales entre la Thaïlande et le Sénégal remontent à plusieurs décennies, marquées notamment par l’importation de riz thaïlandais, l’un des principaux produits consommés par les ménages sénégalais. La Thaïlande demeure en effet l’un des principaux fournisseurs du Sénégal pour cette céréale essentielle.
Cependant, la volonté partagée aujourd’hui est d’élargir cette coopération à d’autres secteurs tels que le tourisme ou les hydrocarbures.
Abdoulaye Sow, président de la CCIAD, a rappelé qu’en matière d’agroalimentaire, le Sénégal doit combler un déficit de près de 50 % de ses besoins céréaliers par les importations. Revenant sur les échanges entre les deux pays, il a indiqué qu’entre 2020 et 2024, les importations sénégalaises de céréales en provenance de Thaïlande ont atteint un cumul de 456 712 000 FCFA, dont 154 674 000 FCFA en riz brisé et 614 000 FCFA en riz semi-blanchi ou blanchi.
Pour le chef de la délégation thaïlandaise, M. Voravit Muenthong, mandaté par le ministère du Commerce extérieur, l’objectif de cette mission est de « faire la promotion des produits venant de la Thaïlande ». Il s’agit notamment d’explorer de nouveaux partenariats autour de l’exportation du riz thaïlandais et de mieux faire connaître aux entreprises de son pays la politique d’importation du Sénégal.
Accompagner la politique d’industrialisation
Le président de la CCIAD a souligné que le Sénégal s’est engagé dans une nouvelle dynamique visant l’autosuffisance alimentaire. Dans cette perspective, l’industrialisation est désormais une priorité nationale. Il a ainsi appelé les partenaires thaïlandais à accompagner le Sénégal dans cette orientation stratégique, en nouant des partenariats avec le secteur privé local pour développer un véritable tissu industriel, notamment dans le secteur agricole.
« Nous voulons que les Thaïlandais viennent nous accompagner à développer la production locale, à faire profiter aux opérateurs sénégalais leurs expertises et leur savoir-faire dans la production du riz », a-t-il déclaré. Selon lui, le Sénégal souhaite rompre d’avec le paradigme de l’importation à outrance dans denrées alimentaires.
Il a rappelé que le Sénégal dispose d’atouts majeurs comme la terre, l’eau et le soleil, lesquels doivent être pleinement valorisés pour renforcer la production agricole.
Dans le même esprit, Cherif Younouss Diao, chef du Bureau des Accords internationaux à la Direction du Commerce Extérieur, a insisté sur l’importance de nouer des partenariats orientés vers le développement de la production locale. Selon lui, la nouvelle doctrine du Sénégal est de rechercher des partenaires capables de soutenir à la fois la production et l’industrialisation afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. La Thaïlande apparaît ainsi comme un partenaire stratégique, notamment grâce au transfert de technologies et à la fourniture de matériel permettant d’accroître la production rizicole.
Organiser des missions économiques
Du côté thaïlandais, la délégation a exprimé sa disponibilité à renforcer la collaboration à travers des rencontres régulières entre les secteurs privés des deux pays, ainsi que par l’organisation de missions économiques.
À ce titre, Abdoulaye Sow a proposé d’organiser prochainement une mission d’hommes d’affaires sénégalais en Thaïlande afin de mieux s’inspirer de l’expertise thaïlandaise en matière de production de riz et d’autres produits agricoles.
Sanou BADIANE

