Sortir la pêche artisanale du creux de la vague  

Secteur incontournable de l’économie sénégalaise, la pêche artisanale est pratiquée dans plusieurs zones du pays. De Dakar à Saint Louis en passant par Cayar ; de Mbour à Joal, la pêche artisanale nourrit des millions de personnes au Sénégal et représente beaucoup d’emplois et de revenus. Toutefois, les acteurs de ce secteur semblent évoluer dans un environnement sombre, parsemé de contraintes. En effet, dans toutes les zones de pêche visitées, les complaintes sont les mêmes et tournent essentiellement, autour de la diminution des ressources halieutiques dans les eaux sénégalaises. Au premier rang des causes, les acteurs de la pêche artisanale, à l’unanimité, pointent un doigt accusateur sur les bateaux étrangers dont certains bénéficient d’accords de pêche signés avec l’Etat du Sénégal.
Raison pour laquelle, ils plaident pour l’arrêt de ces accords dans le but d’une part, de permettre aux espèces halieutiques de se régénérer, et d’autre part, d’aider les acteurs à tirer des avantages économiques des ressources dont recèlent les eaux sénégalaises. Du côté de la Direction des Pêches Maritimes (DPM) du Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, l’on renseigne que les seuls navires étrangers autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise sont au nombre de 32. Il s’agit de 31 bateaux de l’Union Européenne et 1 bateau du Cabo Verde.
Aussi, le nombre exponentiel de pirogues enregistré au Sénégal, ces dernières années, renseigne de l’avis des acteurs, sur la surexploitation des ressources halieutiques. Actuellement, le parc piroguier tourne autour de 25.000 embarcations. La pandémie de COVID-19 qui a eu un impact négatif sur l’économie n’a pas épargné le secteur de la pêche artisanale. Celui-ci en porte toujours les stigmates, malgré l’appui de 2 milliards de FCFA de l’Etat aux pêcheurs et mareyeurs pour le redémarrage des activités.
Pêcheurs, mareyeurs, transformateurs, vendeurs, porteurs de caisses, etc., autant de professionnels qui tirent profit de cette activité et qui nourrissent de sérieuses craintes quant à l’avenir de leur secteur. Dans ce numéro Spécial Pêche Artisanale, les acteurs privés et publics établissent le diagnostic du secteur et recommandent des solutions pour la restauration des ressources halieutiques, la création davantage de richesses et d’emplois pour les jeunes. 

Dossier réalisé par la Rédaction

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