Casamance : D’immenses potentialités à mettre en valeur 

La délégation de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar a fait une immersion dans la Casamance naturelle, lors de la mission pour la signature d’une convention de partenariat avec la Chambre de Ziguinchor. Les ressortissants de la CCIAD ont pu ainsi découvrir d’immenses potentialités économiques qui restent à mettre pleinement en valeur.   

Un régal pour les yeux . . . On peut s’exclamer ainsi devant le paysage sublime de la Casamance naturelle. A l’évidence, la partie Sud du Sénégal, qui regorge d’énormes potentialités, fait beau à voir.  La délégation de la Chambre de Commerce de Dakar a pu s’en rendre compte, lors de la mission qu’elle a effectuée en Casamance en début Avril 2021.  Le président de la CCIAD Abdoulaye Sow et ses collaborateurs, accompagnés de leurs hôtes, le président de la Chambre de Commerce de Ziguinchor Jean Pascal Ehemba et son équipe, ont emprunté l’Axe Nord entre Ziguinchor et Bignona, pour aller visiter la Plateforme Economique Intégrée (PEIB) au niveau de ce Département.  Ensuite, la délégation de la CCIAD est passée par l’Axe Ouest entre Ziguinchor et Oussouye pour rendre visite au Roi, Sibilumbaï Diédhiou.  Enfin, la délégation de la Chambre de Commerce de Dakar a emprunté l’Axe Sud-Est entre Ziguinchor et le village de Bouloum sur la Route Nationale RN6 pour visiter une usine de transformation de l’anacarde.  Cette plongée dans la Casamance naturelle a permis aux ressortissants de la CCIAD de découvrir un immense potentiel en terre et eau, ainsi qu’en espèces animales et végétales.  Symbole de la Verte Casamance, la nature luxuriante étale ses tentacules, même en saison sèche, à l’inverse de la partie Nord du Sénégal. 

Opportunités à exploiter

Les visiteurs ont pu admirer les peuplements de manguiers, d’anacardiers, de cocotiers, de palmiers, de rôniers, de palétuviers . . . Au fur et à mesure que le cortège avance, l’on découvre trônant à la cime des arbres des grappes de mangues, de pommes d’anacarde assorties de noix très prisées par les exportateurs et importateurs, des cocos entre autres espèces fruitières.  Malheureusement, certains fruits tombent par terre et pourrissent sous les arbres, faute de mise en valeur adéquate. Toutes ces opportunités sont évidemment à exploiter pleinement.  De même, entre les peuplements d’arbres, des hectares de terres défilent sous le regard du visiteur.  A l’inverse du sol « dior » dans la partie Nord du pays, lessivé et appauvri par la monoculture de l’arachide où les rendements ne cessent de baisser, le sol de la Casamance garde encore toute sa richesse pour les exploitations agricoles. Quelques champs de riz sont récoltés, tandis que d’autres parcelles sont en friche. L’immense potentiel foncier qui existe en Casamance est loin d’être convenablement mis en valeur. 

Partenariat avec les populations locales

Cette partie Sud du Sénégal peut être le grenier du pays et contribuer substantiellement à l’autosuffisance alimentaire. Reste à injecter les investissements nécessaires en partenariat avec les populations locales.  Sur les routes, on découvre de pittoresques cases en banco ou en dur, surplombées par des toitures en zinc. Les vaillants agriculteurs tentent d’exploiter le potentiel avec les moyens du bord. En Casamance, la flore verdoyante est un terreau fertile pour la multiplication des espèces animales. Des nuées d’oiseaux nagent dans l’eau ou voltigent allégrement au-dessus du tapis liquide, en alternant le battement des ailes. Les affluents du Fleuve Casamance, qui arrosent la mangrove, constituent des facteurs favorisants pour l’ostréiculture, c’est-à-dire l’élevage des huîtres, des produits très prisés par les touristes et les clients des restaurants. De même, les nombreux cours d’eau offrent des opportunités pour développer  l’aquaculture (c’est-à-dire l’élevage de poissons et d’autres espèces aquatiques). Dans la Casamance naturelle, l’abondance de l’eau constitue aussi un atout majeur pour l’élevage, la riziculture irriguée, le maraîchage, etc. Néanmoins, en dépit des efforts déployés par les populations autochtones et les opérateurs économiques locaux, il reste beaucoup de travail à faire et d’innombrables opportunités à saisir. 

Autosuffisance alimentaire

Avec leurs robes multicolores, les vaches de race ndama, qui résistent à la mouche tsé-tsé, se dandinent au milieu des arbres en broutant les hautes herbes. Cependant, la contribution de cette partie du Sénégal à la production de lait et de viande, pour l’autosuffisance alimentaire, n’est pas encore à la hauteur des potentialités qui existent. En Casamance, la beauté de la nature, le brassage culturel, l’hospitalité légendaire, etc., constituent des atouts touristiques à mettre pleinement en valeur. On voit là toute l’importance pour la Chambre de Commerce de Ziguinchor de faire appel à la Chambre de Commerce de Dakar, mieux outillée, pour qu’elle l’aide dans l’accompagnement des opérateurs économiques, des membres du secteur privé qui investissent, afin d’exploiter convenablement toutes ces potentialités. La mise en valeur de tout ce potentiel va, sans conteste, contribuer significativement à la création de richesses, d’emplois surtout pour les jeunes, au développement de la Casamance naturelle et à l’essor économique du Sénégal de façon générale. 

Joseph SENE

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