Lancement de Kêr Asaka Yi : Lutter contre les disparités sociales et booster l’entrepreneuriat
En partenariat avec la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), l’ONG Touba Ca Kanam a tenu, ce mardi 29 mars 2022, la cérémonie de lancement de Kër Asaka yi (la Maison de la Zakat). Cette structure mise sur pied sur recommandation du Khalif Général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, aura pour objectif de collecter l’aumône légale (Zakat) auprès des musulmans pour ensuite, les redistribuer aux plus démunis. Le choix de la CCIAD pour l’organisation de cette cérémonie n’est guère fortuit, car l’Institution Consulaire regroupe l’ensemble des acteurs économiques.
Avec une forte présence de dignitaires religieux et d’opérateurs économiques, la présentation de Kër Asaka yi a permis d’en connaître davantage sur le troisième pilier de l’Islam qu’est la Zakat (l’aumône légale) dont les musulmans propriétaires de biens doivent s’acquitter annuellement. Au-delà de ses avantages purificateurs, cette aumône permet de lutter contre les disparités sociales et de lutter contre la pauvreté.
Avec l’avènement de la pandémie de Covid-19, les vulnérabilités sociales se sont accentuées spécialement dans les pays où le taux de pauvreté est très élevé. De l’avis d’Abdoulaye Sow, président de la CCIAD, cette crise risque de « remettre en cause une grande partie des progrès indispensables dans la réduction de la pauvreté et d’accélérer le creusement des inégalités entre les riches et les pauvres ». Le recours à la Zakat apparaît donc comme « une voie de salut », estime-t-il.
Booster l’esprit l’entrepreneuriat
Poursuivant dans son discours, M. Sow souligne que l’objectif économique direct de ce mécanisme est la redistribution des revenus entre les membres de la communauté. Ce procédé aidera aussi, pense-t-il, à encourager les investissements productifs et l’esprit d’entrepreneurial.
Sur ce dernier aspect, le Dr Khadim Sylla, qui animait la conférence, a largement exposé sur les bienfaits de la Zakat sur le plan économique. Le chercheur s’est appuyé sur de nombreux exemples, pour démontrer comment le partage à travers la Zakat peut aider les bénéficiaires à démarrer des activités génératrices de revenus et ainsi sortir de la précarité économique.
Les responsables de l’ONG Touba Ca Kanam ont, quant à eux, communiqué sur la structuration de Kër Asaka yi. Une entité qui sera composée de différents acteurs pour plus de transparence dans la collecte et la redistribution de la Zakat. En outre, un numéro de téléphone dédié (773831919) a été communiqué pour toute personne désirant avoir des renseignements relatifs à la Zakat.
Par ailleurs, des visites d’information et de sensibilisation seront effectuées auprès des chefs religieux et des opérateurs économiques pour une meilleure appropriation de ce mécanisme.
Sanou BADIANE