Production de sel à Fatick et Kaolack : Une filière avec de fortes potentialités

La campagne de production du sel dans les régions centre du pays (Kaolack, Fatick et Kaffrine) commence chaque année à la fin de l’hivernage (novembre) pour se terminer au mois d’août de l’année suivante, avant le début de la saison des pluies. Pendant cette dernière, les activités concernent principalement la commercialisation de la production. Dans cette partie du pays, les producteurs se divisent en deux grands groupes. Les industriels et les producteurs artisanaux.

Le sel produit dans cette zone est extrait du bras de mer qui provient de l’océan Atlantique avec un taux de salinité assez élevé.

Filière porteuse

La production du sel est vue par beaucoup d’acteurs comme une filière d’avenir pour les habitants des différentes localités du bassin arachidier. Non seulement, la salinisation des sols avance à une vitesse galopante, mais aussi, la saliculture donne des garanties de création d’emplois pour la jeunesse, notamment, estime Adama Samb, président de la Coopérative des Acteurs du sel de Kaolack. « Chaque producteur prend au moins 10 à 15 employés par jour. Ce sont des emplois journaliers ou saisonniers », détaille-t-il.
La région de Kaolack dispose d’environ 37 kilomètres de littoral, de la commune de Gandiaye à celle de Ngathie Naoudé, rappelle Adama Samb. Kaolack est la plus grande zone de production de sel, même si, de l’avis de Jean-Marie Kéne Ndiaye, président de la Coopérative des acteurs du sel de Fatick, cette dernière a plus de potentialités de production du fait de la disponibilité des terres propices à la saliculture.

Trois principaux types de production

Les saliculteurs de cette partie du pays recourent à trois grands types de production. Il s’agit de la production dans les puits de sel, qui consiste à creuser un trou pour y emprisonner l’eau du bras de mer. On attend ensuite l’évaporation de l’eau pour pouvoir récolter le sel. La deuxième technique appelée marais salants concerne la mise en place d’un vaste étendu servant à recueillir l’eau des crues qui vient remplir les aménagements réalisés à cet effet. Avec l’aide du soleil, l’eau se cristallise pour former du sel. Les tables salantes sont enfin le troisième type de production. Pour cette technique, des aménagements sont réalisés avec un bassin de rétention, un bassin de saturation et une table salante de cristallisation.

Industrialisation

Dans la partie centre du pays, la production du sel se fait à des niveaux différents. En effet, les producteurs artisanaux qui travaillent généralement avec de moyens encore « rudimentaires » cohabitent avec des industriels beaucoup plus outillés et qui disposent de moyens financiers et matériels plus conséquents. Ce qui se reflète sur la qualité des produits finaux mis sur le marché. Les industriels disposent d’infrastructures qui leur permettent de procéder au raffinage de leur production et de proposer à leur clientèle différents types de sel, selon leurs besoins. Par contre, les producteurs artisanaux qui n’ont pas d’unités de séchage ou de lavage ont une marge de manœuvre plus limitée.
Dans la région de Kaoloack, La Société Nouvelles des Salins du Sine Saloum (SNSSS) est le porte-étendard de la production industrielle. Entreprise Franche d’Exportation, cette société de grande envergure dispose d’une clientèle assez vaste dans la sous-région ouest africaine, notamment.
À Fatick, une usine de raffinage du sel a été mise sur pied par des entreprises sénégalaises originaires de la zone. Avec une capacité annuelle de 150.000 tonnes, Sel d’Afrique (Seldaf) s’était donné pour ambition d’englober la production des artisanaux.
S’agissant de la production artisanale, il existe, dans chaque région des acteurs individuels et des GIE qui se sont, ensuite, regroupés en une coopérative régionale. Celle-ci représente les acteurs et est l’interlocutrice directe auprès des autorités et autres partenaires nationaux et internationaux.

Papa Code NDOYE

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