Commune de Gandon : Des hauts et des bas dans la production de sel

L’exploitation du sel fait partie des principales activités économiques dans la Commune de Gandon (située dans la région de Saint-Louis). Le bras de mer qui traverse quelques villages se remplit d’eau saumâtre durant l’hivernage. A la fin de la saison des pluies, le sel se forme et les acteurs économiques démarrent la campagne de récolte. Cependant, de nombreux obstacles se dressent sur le chemin de ces vaillants opérateurs économiques. A l’unanimité, ils demandent un soutien accru pour pouvoir valoriser davantage le sel, une ressource naturelle qui génère des profits.    

Gandon. Au bord du bras de mer, des sacs et des monticules de sel, recouverts de toiles et de tissus, jonchent la berge.  En ce mois d’Août, les tas de sel s’étendent à perte de vue le long du cours d’eau. Le bras de mer étend ses tentacules. « Il traverse 07 villages : Ndiakher, Ngay Ngay, Diama, Bekhar, Gandon, Guembang et Ngayna », explique Ibrahima Diop, un homme d’âge mûr, de teint noir, vêtu d’un grand boubou blanc et coiffé d’un large chapeau.
Il est le président du GIE Ndieguer, dans la Commune de Gandon.  Les 07 villages que traverse le cours d’eau sont tous membres du GIE et par conséquent bénéficiaires de l’exploitation du sel.

Travail laborieux

Le président du GIE a été inspiré par l’expérience d’un village voisin, situé au Sud de Gandon, dans la production de sel, il y a 23 ans. « En 1999, j’ai été à Gandiol et j’ai vu que les gens exploitaient le sel. J’en ai déduit que nous pouvions nous lancer dans cette activité économique. De retour au bercail, j’ai pris la décision de démarrer l’activité. L’expérience a été concluante. Depuis, nous essayons d’exploiter le potentiel dont nous bénéficions à travers le cours d’eau », souligne-t-il.
Durant la saison des pluies, le bras de mer, qui relie Saint-Louis à Gandon, en passant par Gandiol, déborde de son lit et remplit le bassin naturel.
Ainsi, l’on ferme les vannes pour retenir l’eau. Ensuite, les femmes, jeunes du village et les ouvriers saisonniers érigent, à l’aide de pelles, des diguettes pour stabiliser l’eau. « Le travail est laborieux à cause du matériel rudimentaire et du niveau de l’eau qui est élevé durant la saison des pluies », explique-t-il.
A la fin de l’hivernage, l’eau s’évapore et le sel se forme. Le périmètre est alors divisé en parcelles (environ 3.000), chaque année. Et chaque parcelle de production est affectée à un acteur.
Dans la Commune de Gandon, la production de sel est saisonnière comme à Gandiol.
Après la formation complète du sel, les membres du GIE organisent la campagne d’exploitation. Suivant un système d’organisation bien huilé, la récolte de chaque parcelle est divisée en 3 parts.
Ainsi, une part revient au GIE et aux 7 villages de la localité et 2 parts sont attribuées à l’acteur qui a exploité la parcelle, révèle Ibrahima Diop, un habitant du village  de Ndiakher.
Les femmes constituent l’écrasante majorité des exploitants du sel dans la Commune de Gandon, renseigne le président du GIE. Les parts réservées aux 7 villages sont cumulées et après un partage, chaque village reçoit son quota de sel et organise, à son tour, la répartition.

Valoriser le potentiel en sel

Dans cette Commune, le partage de la production de sel est basé sur système communautaire. La ressource appartient en effet à tous.  Le GIE commercialise sa part et consacre une partie des recettes à son fonctionnement, fait-il remarquer. Le GIE engage des travailleurs saisonniers qui sont payés en nature (le sel). Dans la Commune de Gandon, le site de production du sel s’étend sur une distance de 4 kilomètres.
« L’exploitation du sel fait partie des principales activités économiques dans notre localité », informe Ngagne Loum, habitant du village de Ngay Ngay dans la Commune de Gandon.
Trouvé sur un site en train de remplir des sacs de sel, il plaide pour un soutien aux acteurs afin qu’ils puissent valoriser le potentiel en sel qui existe dans leur localité.
« On gagne de l’argent avec l’exploitation du sel. On charge le sel à bord des charrettes pour aller le décharger au niveau des dépôts. On y trouve notre compte. Notre souhait est que cette activité économique se développe davantage », argumente, pour sa part, Ameth Sylla, un jeune charretier, qui offre ses services aux acteurs.

Joseph SENE

Papa Code NDOYE

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