Corridor Dakar-Bamako : Transporteurs maliens et sénégalais entendent lever les entraves

Bamako : La Fédération Nationale des Transporteurs du Sénégal (FNTS) et le Conseil Malien des transporteurs Routiers (CMTR) ont tenu une réunion d’échanges le jeudi 16 novembre 2023 à Bamako. Cette visite de la FNTS fait suite à de nombreuses contraintes constatées dans le corridor, incitant le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), Abdoulaye Sow, à mandater une mission pour dialoguer avec la structure regroupant l’ensemble des transporteurs routiers du Mali. Un mémorandum d’entente entre les deux organisations devrait être signé prochainement.

Les transporteurs sénégalais et maliens opérant sur le corridor Dakar-Bamako font face à diverses difficultés. Parmi celles-ci, un nouveau phénomène émerge dans le secteur : la « vente illégale par des chauffeurs de camion venant du Sénégal du chargement et du véhicule de transport terrestre appartenant à leurs employeurs transporteurs sénégalais ». Plusieurs transporteurs sénégalais ont signalé avoir été victimes de vol de la part de leurs employés, dont la plupart ont ensuite emprunté des chemins d’immigration clandestine, a rapporté Mbargou Badiane, président de la FNTS, dans son discours. Selon lui, cette pratique met en péril les activités des transporteurs, les exposant souvent à des poursuites pénales ou à la saisie de biens par les banques.

Le président sortant de la CMTR, Youssouf Traoré, souligne que ce phénomène n’affecte pas uniquement les transporteurs sénégalais, mais également ceux des pays limitrophes. Il mentionne que plusieurs transporteurs guinéens et ghanéens se sont plaints de cette pratique. Certains chauffeurs de camions-citernes, par exemple, vendent le chargement, puis renversent le camion et y mettent le feu, déclarant finalement un incendie du liquide.

 Installer un système de géolocalisation

Pour contrer ce phénomène, le président de la FNTS propose la mise en place, avec le soutien des États, de l’UEMOA et de la CEDEAO, d’un système communautaire de géolocalisation des camions. Cela permettrait de connaître la position exacte de chaque gros-porteur dans la sous-région. Les deux parties se sont engagées à plaider ensemble auprès des autorités.

Un chapelet de contraintes

Au cours de cette réunion, d’autres obstacles ont été soulevés, tels que l’immobilisation des véhicules de transport sénégalais et maliens à la frontière sénégalo-malienne et à la ville malienne de KATI, ainsi que les retards de paiement par certains commerçants une fois la marchandise arrivée à destination. Ndongo Fall, président de la Commission Transport de Personnes à la Chambre de Commerce de Dakar, a également dénoncé la non-prise en considération de l’assurance CEDEAO lors de sinistres survenus au Mali et impliquant des véhicules sénégalais.

Vers la signature d’un mémorandum d’entente

Le CMTR aura bientôt de nouveaux dirigeants suite à l’élection de mai 2023. En attendant l’installation de la nouvelle équipe, c’est le secrétaire général, Boubacar Kané, qui assure l’administration de la structure. Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du district de Bamako, Arouna Kanté, a assuré que les échanges seront poursuivis sous la supervision de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. Un mémorandum d’entente est prévu à l’issue des réflexions menées des deux côtés.

Sanou BADIANE, envoyé spécial à Bamako