Situation économique du Sénégal : La Banque Mondiale révèle des perspectives prometteuses

La Banque Mondiale a présenté le rapport sur la situation économique du Sénégal, le mercredi 12 juin 2024 à Dakar. Intitulé « Saisir l’opportunité dans un environnement volatile », le document fait le point sur la réduction de la pauvreté et la mobilisation des impôts sur les revenus des personnes physiques. La cérémonie s’est déroulée en présence de la Directrice pays de l’Institution pour le Sénégal, le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie, Keiko Miwa, du Coordonnateur de la cellule étude et planification au Ministère des Finances et du Budget, Adama Seck, de représentants de l’administration fiscale, du secteur privé, etc.

La Directrice pays de la Banque Mondiale pour le Sénégal, le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie, Keiko Miwa a indiqué que l’Institution a mis l’accent sur la réduction de la pauvreté et l’accroissement des recettes fiscales. Elle a souligné que les tendances et les perspectives sont prometteuses. L’économie sénégalaise, ajoute-elle, s’est montrée résiliente en 2023 malgré le contexte politique. Mme Miwa se dit rassurée par la transparence prônée par les nouvelles autorités.
Venu représenter le ministre des Finances et du Budget empêché, le coordonnateur de la Cellule étude et planification dudit Ministère, Adama Seck a salué la pertinence des recommandations. Pour lui, accroître les recettes fiscales est un moyen de garantir la résilience aux futurs chocs. M. Seck assure que les conclusions du rapport sont en phase avec l’orientation du nouveau régime dans l’optique de parvenir à une distribution équitable des richesses.

Quelques risques

Chargé de co-présenter le rapport, l’économiste principal de la Banque Mondiale pour le Sénégal, Wilfried Kouamé a souligné la résilience de l’économie sénégalaise malgré des perturbations. Il a précisé que l’étude s’étend sur deux phases pré-COVID et post-COVID. La croissance projetée, assure-t-il, est de 7,4% entre 2024 et 2026. Toutefois, l’expert attire l’attention sur quelques risques éventuels à savoir le retard de la production du gaz, l’incertitude sous-régionale avec le retrait de certains pays de la CEDEAO.
Il en est de même pour les changements climatiques causant une baisse de la productivité d’une part et une hausse de facture en hydrocarbures d’autre part. Le ralentissement de l’activité économique dans les pays avancés, partenaires du Sénégal et les tensions géopolitiques persistantes sont également à prendre en compte.
Dans sa présentation, l’économiste principal de la Banque Mondiale pour le Sénégal, spécialiste de la pauvreté, Prospère Yetna a évoqué trois messages à retenir. Notre pays a réussi à résister en gardant stable la réduction de la pauvreté. L’autre point positif est la diminution de la pauvreté non monétaire englobant la santé, l’éducation et les conditions de vie. Toutefois, des écarts importants sont notés entre Dakar, sa région proche et le reste du pays.
M. Yetna informe que l’incidence de la pauvreté est passée de 37,8% en 2018 à 37,5% en 2023. Par contre, du fait de la croissance démographique, le nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté est passé de 6 millions à 6,1 millions sur la même période. Le spécialiste de la pauvreté prône une croissance inclusive pour contrer la hausse des inégalités.
Comme pistes, Prospère Yetna propose d’investir hors de Dakar pour favoriser le rééquilibrage du développement. Celui-ci passe, d’après le rapport, par la création d’emplois productifs dans les secteurs modernes. Le domaine agricole est aussi voué à être plus productif. L’autre recommandation a trait aux infrastructures. Des efforts doivent être faits pour améliorer l’accès aux services sociaux de base, à l’électricité et à l’internet.

Des revenus additionnels

Pour la mobilisation des recettes fiscales, l’économiste principal de la Banque Mondiale pour le Sénégal, Wilfried Kouamé a indiqué qu’au cours de la dernière décennie, la part dans le PIB des Impôts sur les Revenus des Personnes Physiques (IRPP) a stagné. L’informalité des entreprises et des emplois explique le faible niveau de collecte, d’après les enquêtes. L’application de l’obligation de déclarer les impôts directs doit être de mise. La non application de la loi de manière rigoureuse est considéré comme un blocage.
Dans l’optique d’améliorer la capacité de l’administration fiscale plusieurs options s’offrent à notre pays. D’abord, il faut renforcer l’application de la loi et mettre en place des stratégies de communication transparente. Ensuite, il urge de clarifier le cadre juridique des déclarations fiscales et de renforcer la coopération entre l’administration fiscale et les institutions financières. Enfin, les autorités sont invitées à explorer la possibilité de dédier une unité spéciale pour les ménages à revenus élevés capable de générer plus de 30 milliards de revenus additionnels.

Onass Mendy

Papa Code NDOYE

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