Banque mondiale : Création d’une plateforme de financement pour assurer la disponibilité de l’eau
Le groupe de la Banque mondiale a procédé au lancement d’une plateforme de financement pour la première phase des autoroutes de l’eau, le jeudi 12 septembre 2024 à Dakar. La rencontre a été co-présidé par le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Ousmane Diagana et le vice-président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC) du groupe de la Banque mondiale, Sergio Pimenta. Les responsables de l’Institution ont émis des pistes de solutions pour garantir la satisfaction des besoins en eau dans les décennies à venir.
Le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre a rappelé les piliers de leur action. Il considère que régler la problématique de l’eau est un impératif d’autant plus que la population africaine va connaitre une augmentation nette de l’ordre de 740 millions de personnes d’ici 2050. Pour lui, l’augmentation de la population et le changement climatique sont une occasion de repenser nos méthodes et pratiques pour améliorer l’accès à l’eau.
Se référant aux simulations de la Banque mondiale, M. Diagana indique que certains pays de la région ne vont pas atteindre les objectifs d’accès à l’eau potable avant 2050 et ni avant 2080 pour l’assainissement. Il s’est montré rassuré par rapport aux tendances pour le Sénégal. Le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre assure que les solutions existent tant sous la forme du financement que de l’expertise technique. Il trouve qu’un partenariat solide est le meilleur moyen d’y parvenir. M. Diagana indique que la Banque mondiale s’emploie à mobiliser des instruments de financement mais aussi les autres leviers à savoir les connaissances et les partenariats.
Coordination entre les secteurs
Ousmane Diagana propose de bâtir un partenariat entre le Groupe de la Banque mondiale, la Société Financière Internationale (IFC) et de l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) pour concrétiser des projets dans le secteur de l’eau, un domaine de développement prioritaire. Par ailleurs, il note que les partenariats constituent le socle de la sécurité de l’eau de demain car offrant un cadre pour le partage des connaissances, la mobilisation de financements et la fourniture d’une assistance technique.
A sa suite, le vice-président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC), Sergio Pimenta précise que pour l’accès à l’eau, le Sénégal fait figure d’exemple dans la sous-région toutefois des défis majeurs subsistent en matière de rareté de la ressource et de l’assainissement. Selon les estimations, ajoute-t-il, au Sénégal, les prélèvements d’eau vont augmenter de 30 à 60% d’ici 2035. M. Pimenta trouve que la solution est de diversifier les sources d’eau tout en améliorant la coordination entre les secteurs. Ainsi, croit-il, il sera possible de renforcer la sécurité hydrique notamment dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès, zone accueillant l’essentiel de la population et de l’activité économique.
Pour relever les défis, le vice-président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC) est persuadé qu’une économie circulaire de la sécurité hydrique apporterait des avantages significatifs en favorisant la réutilisation des eaux usées pour recharger les aquifères et l’irrigation. D’après lui, il est important de réduire le gaspillage d’eau, d’améliorer l’efficacité de son utilisation, d’attribuer l’eau de manière optimale et de développer des sources alternatives comme la désalinisation et le traitement des eaux usées.
Participation du secteur privé
Pour une gestion efficace de l’eau, M. Pimenta opte pour la mise sur pied d’une plateforme collaborative impliquant divers secteurs et acteurs afin de maintenir un équilibre entre l’exploitation des ressources hydriques et leur préservation pour les générations futures. Il invite le secteur privé à jouer un rôle clé face à la question du financement.
Le vice-président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC) garantit que l’Institution va mettre à profit son capital et son expertise technique pour améliorer l’accès et la qualité de l’eau ainsi que la cohérence des réseaux hydriques. La collaboration avec divers partenaires pour mobiliser des financements privés et combler le déficit d’investissement dans le secteur de l’eau est également en vigueur. M. Pimenta informe qu’en plus des programmes et financements actuellement mis en œuvre par la Banque Mondiale au Sénégal, la SFI apportera son expertise et ses instruments, au service de la nouvelle stratégie du gouvernement afin de favoriser la participation du secteur privé.
Onass Mendy