6ème édition du Week-end du poulet : La vitrine des acteurs de la filière avicole
La Fédération des Acteurs de la Filière Avicole du Sénégal (FAFA) a organisé la 6ème édition du Week-end du Poulet, du 27 au 29 juin 2025 au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES). Soutenus par l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS), les professionnels ont orienté leurs réflexions sur le thème « L’aviculture sénégalaise face à la souveraineté alimentaire ». En plus des expositions, l’événement a été rythmé par des panels et des séances de dégustation. La cérémonie d’ouverture tenue le samedi 28 juin a servi d’occasion pour mettre en valeur les avancées notoires depuis deux décennies.
Le président de la Fédération des Acteurs de la Filière Aquacole (FAFA), Serge Sadio a fait savoir que l’objectif de l’événement est de faire la promotion des acteurs de la filière notamment les producteurs. Il a salué la forte mobilisation des acteurs venus des régions de Kédougou, Tambacounda, Diourbel, Kaolack, Thiès, soulignant par la même occasion la présence remarquée des femmes. M. Sadio a également noté que ses collaborateurs ont travaillé d’arrache-pied pour réussir le pari de l’organisation au vu de la longue période de disette vécue depuis 2018. Pour lui, la consommation de poulets dans notre pays doit augmenter dans la mesure où chaque Sénégalais consomme en moyenne 5 à 6 poulets par an.
Modernisation de la filière
Dans le même sillage, le président du Collège des Acouveurs de l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS), Pape Moussa Gueye s’est réjoui de l’autosuffisance de notre pays en poulets contrairement à certains pays de la sous-région. Il a salué le travail remarquable fait depuis l’interdiction d’importation des poulets en novembre 2005. M. Gueye trouve que pour améliorer la performance des couvoirs, certaines corrections méritent d’être apportées. Il s’agit de la maîtrise de la qualité de production en réglant le problème des matières importées, de la qualité industrielle en effectuant une mise à niveau, du respect des normes de livraison des poussins et du service après-vente.
Pape Moussa Gueye incite les éleveurs à revoir les conditions d’élevage. Il les invite à mettre à niveau les systèmes d’élevage dans la mesure où la souche COP 500, plus répandue dans notre pays, est appelée à disparaître.
Pour sa part, le président de l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS), Dr El Hadj Mamadou Diouf a signalé le contraste entre le niveau de développement de la filière et son manque de visibilité. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir la filière. Selon lui, l’augmentation de la production va rendre les poulets plus accessibles pour les populations. Dr Diouf a mis en exergue l’importance de ce segment de l’élevage en termes de création d’emplois, de richesses et de contribution à l’économie. Il a décliné la feuille de route de l’IPAS avec la mise en place de centrales d’achat et d’abattoirs modernes dans les différentes régions. S’inscrivant dans une logique d’accroissement de la consommation de poulets au plan national, il a assuré que la filière avicole est à la fois résiliente et économique.
Plus de compétitivité
De son côté, la présidente du Directoire National des Femmes en Elevage (DINFEL), Dieynaba Sidibé a mis en avant le rôle social du poulet. Elle a souligné les apports financier et alimentaire de l’animal domestique. Mme Sidibé a, par ailleurs, conseillé aux acteurs de s’unir pour avoir plus d’impact et servir d’interlocuteur fiable aux autorités.
Venu présider la cérémonie officielle, le directeur du Centre d’Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage (CIMEL) de Mbao, Dr Makhtar Diouf a donné les chiffres clés de la filière avicole sur les 15 dernières années. Ainsi, la production de poulets est passée de 19.000 à 100.000 tonnes en 2024. La production de poussins a évolué de 24 millions à 70 millions. Le chiffre d’affaires annuel des acteurs a atteint 450 milliards F. CFA.
Toutefois, reconnaît-il, des défis d’ordre sanitaire, organisationnel et économique doivent être relevés. L’un des maillons faibles de ce sous-secteur de l’élevage est l’importation des œufs à couver (OAC). En 2024, la quantité d’OAC importés avoisinait 90 millions soit une facture de 30 milliards de F. CFA. Le représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Souveraineté Alimentaire a attiré l’attention de l’assistance sur l’importance de prendre en compte tous les segments de l’aviculture. Il a insisté sur la mise à niveau des exploitations pour rendre la filière avicole plus compétitive.
Onass MENDY