Développement maritime & logistique : Des atouts pour faire du Sénégal un hub portuaire régional
La première édition du Forum « Senegal Maritime & Logistics Investments » s’est tenue le jeudi 27 novembre 2025 à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Organisé par Africa Green Maritime and Energy, l’événement a réuni plusieurs acteurs majeurs du secteur portuaire. Les panels qui ont suivi la cérémonie d’ouverture ont permis d’aborder les principales problématiques du moment, avec un objectif clair : consolider la position du Sénégal comme hub portuaire et logistique de référence en Afrique de l’Ouest.
Le premier panel, consacré au rôle du transport maritime, aux investissements, aux défis et aux opportunités, a réuni Serge Cazamajou, directeur général de Dakarnave, et Bernard Moise Kane, Directeur Général Adjoint d’Imani Intelligence.
Évoquant le rôle des chantiers navals, M. Cazamajou a souligné les fortes opportunités dont dispose le Sénégal pour devenir un leader en matière de réparation navale.
Il précise toutefois que ce secteur nécessite des investissements lourds, avec des délais d’amortissement longs, dans un contexte marqué par une concurrence accrue et des exigences croissantes des clients en matière de qualité et de compétitivité.
Pour sa part, Bernard Moise Kane a mis l’accent sur les activités liées aux hydrocarbures, qui ont permis de renforcer les exportations du Sénégal. Il y voit de réelles opportunités pour les acteurs portuaires et maritimes, tout en insistant sur la nécessité de développer une politique de formation solide, afin de disposer de ressources humaines qualifiées dans les compagnies pétrolières opérant dans le pays.
Décarbonation : quels enjeux pour le secteur maritime ?
Le deuxième panel a porté sur la réduction des émissions de carbone, un enjeu central dans le transport maritime.
Les intervenants : le Colonel Momar Sow, chef de la Direction des Aires Marines Protégées, la capitaine Aissatou Cissé Diagne de la Gendarmerie, et Amadou Ly de Sawa Petroleum, ont rappelé que les activités maritimes génèrent des déchets et des polluants pouvant nuire gravement à l’environnement.
Ils ont ainsi insisté sur l’importance de sensibiliser les populations, d’encourager de meilleures pratiques et de mettre en place des stratégies de décarbonation adaptées au contexte maritime sénégalais.
Exportations : un levier clé pour renforcer le Port de Dakar
Le dernier panel a mis en lumière le rôle central des exportations dans l’ambition de faire du Port de Dakar un hub maritime sous-régional. Selon Serigne Alioune Diop, directeur de l’environnement export et de la facilitation à l’ASEPEX, le Sénégal a fait le choix, depuis 2015, de placer les exportations au cœur de son développement, une orientation affirmée dans le PSE puis renforcée dans la Vision Sénégal 2050.
Il rappelle que 90 % des échanges du pays passent par le Port de Dakar, et que le Sénégal bénéficie de privilèges commerciaux dans plusieurs marchés internationaux, notamment l’Europe, les États-Unis et l’Asie. L’État a ainsi simplifié les procédures liées aux exportations afin de mieux soutenir les opérateurs.
Habib Thiam, président du Collectif des producteurs et exportateurs de graines d’arachide (Copega), a de son côté souligné l’importance stratégique de l’arachide, premier produit d’exportation du Sénégal en volume.
Il a plaidé pour une augmentation des productions agricoles, nécessaire non seulement pour la souveraineté alimentaire, mais aussi pour accroître les exportations grâce aux excédents.
Sanou BADIANE


