Mbagnick Diop du MEDS : « Nous fondons un immense espoir sur la réussite de la seconde phase du PSE »
Le Mouvement des Entreprises du Sénégal a tenu cette année, au mois d’Octobre 2021, la 20ème session des Assises Economiques sous le thème : « Croissance économique à deux chiffres dès 2024, quelles conséquences pour le modèle de développement du Sénégal ? » Tirant les enseignements de la phase 1 du Plan Sénégal Emergent, Mbagnick Diop a souligné que les acteurs économiques nationaux fondent un immense espoir sur la réussite de la seconde phase du PSE.
Note d’espoir. . . Selon les prévisions officielles pour 2023 et 2024, le Sénégal va entrer dans une phase inédite de son histoire économique par l’atteinte d’un taux de croissance à deux chiffres, soit environ 13,7 %. Pour le président du MEDS Mbagnick Diop et ses camarades, cette performance économique est porteuse d’espoir pour tous les acteurs économiques sénégalais ainsi que les investisseurs étrangers (IDE), car elle offre de réelles opportunités grâce à la transformation structurelle de notre économie. Mais elle s’accompagne aussi de nouveaux défis de changements et d’adaptation aux plans social et environnemental pour les populations.
Rôle d’acteur privilégié
« Le développement de l’entreprise privée est étroitement lié à l’environnement des affaires du pays, mais surtout à la qualité des politiques de développement et leur mise en œuvre », a souligné Mbagnick Diop, lors de la cérémonie d’ouverture officielle des Assises Economiques 2021. Il est revenu sur le Plan Sénégal Emergent (PSE) initié en 2014 et devant garantir au pays une croissance forte et durable d’au moins 10 ans, le seuil du dividende démographique, mais surtout un développement pérenne de son secteur privé national. Cependant, a-t-il précisé, l’atteinte d’un tel objectif de développement ne peut être assuré que grâce à une réussite dans la mise en œuvre, par les différents acteurs concernés, des politiques publiques sectorielles inscrites dans les Programmes d’Actions Prioritaires quinquennaux (PAP) du PSE. « Le secteur privé dans son rôle d’acteur privilégié dans les politiques de développement du pays devra jouer pleinement sa partition en vue d’accroître la richesse nationale », a-t-il indiqué.
Stratégie de développement
Malgré les résultats encourageants obtenus par le Sénégal dans la première phase du PSE qui s’est exécutée sur la période 2014- 2018 à travers le PAP, avec un taux de croissance moyen de plus de 7 % contre 3 % entre 2009 et 2013, le secteur privé national n’a pas connu le même essor que celui du Produit Intérieur Brut (PIB) national, a-t-il fait remarquer. « Par conséquent, les acteurs économiques nationaux fondent un immense espoir sur la réussite de la seconde phase du PSE pour assurer leur décollage et leur existence durable dans le cercle des grandes entreprises de l’économie continentale (ZLECAF), voire mondiale ». Toutefois, il a rappelé que l’Etat a revu sensiblement à la baisse certains objectifs de croissance à cause de la crise engendrée par la pandémie de COVID-19. Le PAP est ainsi devenu le PAP 2A (Programme d’Actions Prioritaires, Ajusté et Accéléré). Autour de ce nouveau programme quinquennal, s’articulent les projets et réformes prioritaires déjà déclinés par l’Etat et sur la base desquels, le secteur privé devra asseoir toute sa stratégie de développement et surtout son nouveau plan d’investissement.
Eviter les pièges liés au pétrole et au gaz
Abordant la question des hydrocarbures découverts au Sénégal, le président du MEDS a souligné qu’il faudra éviter les pièges. A ce titre, il a cité l’exemple du Nigéria qui fait face à des problèmes d’électricité, malgré sa production importante. Mbagnick Diop a aussi mentionné les cas de l’Angola et du Gabon où il y a une déstructuration de leurs secteurs agricoles. Et la conséquence est que tout est importé dans ces deux pays, selon lui. « Qu’allons-nous faire au Sénégal ? », s’est-il interrogé. La Loi sur le contenu local devrait aider le Sénégal à mieux tirer profit de ses ressources pétrolières et gazières.
Joseph SENE