Situation macroéconomique de l’UEMOA : Des prévisions peu reluisantes pour 2023
Le Directeur National de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), pour le Sénégal, Ahmadou Al Aminou Lo, a fait un résumé du cadre macroéconomique de la zone UEMOA . Selon les chiffres fournis par M. Lo, plusieurs indicateurs macroéconomiques prédisent un environnement entrepreneurial peu favorable. M. Lo s’exprimait lors de la rencontre semestrielle entre la BCEAO et le patronat sénégalais, tenue par visioconférence.
Le Produit Intérieur brut (PIB) de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) s’est établi à 5,7 % en 2022. Un taux en légère baisse comparé à celui de l’année précédente, a renseigné Ahmadou Al Aminou Lo, Directeur National de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal.
Selon les projections de l’Institution monétaire, la situation du PIB connaîtra une légère embellie en 2023 et en 2024 avec un PIB projeté respectivement à 6.6 % et à 6,8 %.
Il ajoute pour dire que malgré les difficultés économiques que traverse le monde, la zone UEMOA est assurée d’être préservée de la récession. « Contrairement à d’autres zones, nous ne prévoyons pas de récession dans la zone UEMOA », affirme-t-il.
Analysant ensuite le déficit budgétaire dans la zone, le Directeur National fait savoir qu’il devrait s’établir, en 2023, à 4,2 % du PIB.
Balance extérieure
Une forte dégradation de la balance extérieure de l’UEMOA a été notée en 2022, selon Ahmadou Al Aminou Lo. Ce qui entraîne un solde global déficitaire de l’ordre de 3.000 milliards de francs CFA. Dans la même veine, les réserves de change de la BCEAO ont connu une très forte baisse en 2022. Une reprise est cependant, attendue en 2023, rassure M. LO.
Situation de l’inflation
En 2022, la zone UEMOA a connu des taux d’inflation jamais atteints auparavant, explique le Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal. En moyenne annuelle, l’inflation s’est établie à 7,5 %, ce qui « n’est pas bon », estime-t-il. M. Lo estime qu’il faudrait patienter jusqu’en 2024 pour voir l’inflation baisser et s’établir à 2,7 %.
Cette situation macroéconomique alarmante aura un impact majeur sur les taux d’intérêt des banques, qui vont continuer à hausser, selon M. Lo. Il prédit, par conséquent, un durcissement des conditions d’accès au crédit pour les entreprises. Les financements publics seront par ailleurs concernés par cette tension. Une situation qui n’est pas favorable pour l’entrepreneuriat, estime l’économiste.
Sanou BADIANE