Mission commerciale égyptienne au Sénégal : Plaidoyer pour des investissements industriels entre les deux pays

Le Conseil d’exportation d’ingénierie d’Égypte, organe consultatif relevant du Ministère du Commerce et de l’Industrie du pays des pharaons, conduit actuellement une mission commerciale au Sénégal. Cette délégation, composée de plusieurs entreprises du secteur industriel, a organisé une rencontre, le lundi 19 mai 2025, avec les acteurs économiques sénégalais, notamment les entreprises locales, les structures d’accompagnement du secteur privé et les agences de promotion des investissements. Des séances de networking et des échanges B to B ont été tenus dans le but d’explorer les opportunités de partenariat et d’investissement entre les deux pays.

Composée de neuf entreprises égyptiennes évoluant dans des domaines, tels que l’industrie métallique, la manufacture et l’ingénierie industrielle, la délégation a suscité un vif intérêt de la part de nombreuses structures sénégalaises, venues participer aux différentes rencontres.

Pour l’ambassadeur d’Égypte au Sénégal, SE Khalef Aref, cette initiative est d’une grande portée dans le sens où, « elle permet d’approfondir les échanges commerciaux entre les deux pays. ». Dans un contexte où l’Égypte assure la présidence du Conseil des ministres de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), le diplomate rappelle l’attachement de son pays à la coopération avec les autres nations africaines. Il souligne par ailleurs que l’Égypte a exporté en 2024 pour 40,8 milliards de dollars de produits hors pétrole, et table sur une croissance continue en 2025.

Le Sénégal, à ses yeux, représente une terre d’opportunités économiques et industrielles, notamment à travers la « Vision Sénégal 2050 », qui met l’accent sur l’industrialisation. « Le pays offre ainsi des perspectives de croissance pour les investisseurs étrangers », soutient-il, appelant à renforcer les liens avec les sociétés égyptiennes qui disposent, selon lui, d’une expertise avérée dans le domaine industriel.

Un cadre propice aux échanges et partenariats

Dr Mbaye Chimère Ndiaye, Secrétaire Général de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), a vivement salué cette initiative. Pour lui, la présence de la mission d’entreprises égyptiennes marque un jalon important dans le renforcement des liens économiques et industriels entre nos deux nations, et entre nos communautés d’affaires respectives. Il a ensuite, exprimé la volonté de la CCIAD d’instaurer un « dialogue structuré entre les entreprises des deux pays, de faciliter les rencontres B to B et de promouvoir des collaborations à court, moyen et long termes dans des secteurs clés comme la construction, les énergies renouvelables, la mécanique industrielle ou encore les technologies numériques ».

De son côté, Babacar Sané Ba, ambassadeur et consultant international en économie, a identifié trois axes prioritaires pour une coopération fructueuse. Il s’agit d’accélérer les investissements croisés, de favoriser le transfert de technologies et d’instaurer une diplomatie économique proactive.

Pour concrétiser ces objectifs, il recommande la création d’un comité de suivi des partenariats stratégiques entre l’Égypte et le Sénégal.

L’industrialisation, moteur du partenariat

Le Directeur Général de l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI), Amadou Gueye, a pour sa part présenté la stratégie industrielle du Sénégal, inscrite dans la « Vision Sénégal 2050 ». Celle-ci repose sur la mise en place de pôles industriels à l’échelle des huit pôles territoriaux du pays. « Le Sénégal est prêt à aller chercher l’expertise où qu’elle se trouve dans le monde », a-t-il affirmé, citant l’Égypte comme partenaire stratégique, en particulier dans les domaines de la transformation agroalimentaire et de l’industrie manufacturière.

En marge de la cérémonie d’ouverture, plusieurs rencontres B to B ont été organisées, permettant aux entreprises sénégalaises et égyptiennes de nouer des contacts directs et d’esquisser des projets de collaboration.

Sanou BADIANE