Perturbations sur le Corridor Dakar-Bamako : La CCIAD et la CCI du Mali en synergie pour une stabilité des échanges commerciaux
Le Mali traverse une période difficile au plan sécuritaire. Cette situation entraîne des blocages pour le transport de marchandises sur le Corridor Dakar-Bamako. Ainsi, 2500 conteneurs sont en souffrance au Port Autonome de Dakar (PAD). Pour trouver des solutions à cette lancinante équation, des partenaires maliens sont venus au Sénégal en vue de rencontrer les autorités étatiques et les acteurs économiques. Dans ce cadre, la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), a reçu, ce vendredi 21 Novembre 2025, une délégation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Les échanges ont porté sur les voies et moyens de relancer le transport de marchandises et de renforcer les échanges sur le Corridor Dakar-Bamako.
« Cette séance de travail consacre non seulement la solidité de nos relations économiques, mais également la volonté commune de préserver et de renforcer les liens historiques qui unissent le Sénégal et le Mali ».
C’est ce qu’a déclaré le président de la CCIAD Abdoulaye Sow, au cours de la rencontre avec la délégation malienne conduite par le président de la CCIM, Madiou Simpara.
Le Mali demeure aujourd’hui le premier partenaire africain du Sénégal en matière de commerce et l’un des plus importants corridors économiques de notre pays.
Plus de 80 % des échanges terrestres entre nos deux nations transitent par les plateformes logistiques et portuaires sénégalaises, témoignant d’une interdépendance économique durable et mutuellement bénéfique, a indiqué le président de la CCIAD.
Perturbations sur les corridors
Ce partenariat n’est pas seulement économique, mais également culturel, humain, social. « Nos peuples sont liés par une histoire commune, par des familles entremêlées, par des routes commerciales anciennes qui continuent de structurer nos économies modernes », a-t-il précisé.
Cependant, il faut reconnaître que l’environnement sous-régional traverse une période particulièrement sensible.
En effet, la dégradation de la situation sécuritaire dans certaines zones du Sahel, les perturbations sur les corridors et les défis logistiques liés aux tensions géopolitiques créent des incertitudes qui menacent le bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement.
Interdépendance entre le Mali et le Sénégal
Ces contraintes affectent non seulement la fluidité de nos échanges, mais aussi la confiance des opérateurs économiques, la compétitivité des entreprises et la stabilité des prix au sein de nos marchés.
« Il est donc de notre responsabilité, en tant qu’Institutions représentatives du secteur privé, de travailler ensemble pour sécuriser, stabiliser et pérenniser les flux commerciaux entre nos deux États », a ajouté le président de la CCIAD.
D’après lui, il faut agir avec lucidité et détermination pour éviter les ruptures dans nos relations économiques. Le Mali a besoin des plateformes portuaires, logistiques et commerciales du Sénégal pour ses importations stratégiques.
De son côté, le Sénégal dépend fortement du dynamisme du marché malien, de ses opérateurs et de ses corridors pour la vitalité de ses infrastructures et de son commerce régional.
« Il n’y a pas d’économie sénégalaise forte sans un Mali stable, prospère et connecté. De même, il n’y a pas de commerce malien performant sans un Sénégal ouvert, sécurisé et coopératif », a-t-il précisé, en ajoutant que cette interdépendance doit être perçue comme une force et non comme une fragilité.
Joseph SENE

