Dispositif de financement des PME au Sénégal : Un expert souligne la nécessiter de structurer le modèle

Même si le dispositif de financement des PME, mis en place par l’Etat, a fait tache d’huile, il se pose des problèmes de cohésion et de coordination entre les multiples structures publiques qui sont chargées de la mise en œuvre. C’est pourquoi, le directeur général de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) Thierno Seydou Nourou Sy invite à structurer le modèle qu’il juge très bon.

Lorsque l’on regarde les missions du Bureau de Mise à Niveau (BMN), de la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide (DER), de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) et du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP), l’on se rend compte qu’ils ont une fonction transversale qui doit être centralisée.
C’est ce qu’a expliqué le directeur général de la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) Thierno Seydou Nourou Sy, qui intervenait au cours du Panel Numéro 1, dans le cadre des Grands Débats de la CCIAD.
Cette mission transversale concerne l’accompagnement, le conseil et la structuration des entreprises.
« Il n’est pas normal que 4 entités fassent la même chose. L’entreprise est perdue. Il faut que ce rôle soit centralisé », a-t-il martelé.
La deuxième équation à résoudre concerne, selon lui, le rattachement hiérarchique de ces structures.
« Le Bureau de Mise à Niveau et l’ADEPME sont rattachés au ministère du Commerce, le FONSIS est sous la tutelle du ministère de l’Economie, tandis que la BNDE est rattachée au ministère des Finances.

Organiser le modèle

Pour Monsieur Sy, il se pose un problème de cohésion et de coordination. « Les politiques vont dans tous les sens. L’entreprise a aujourd’hui plusieurs portes d’entrée et plusieurs portes de sortie. Du coup, elle ne sait pas où aller », a-t-il déploré. Le spécialiste du secteur bancaire trouve qu’il faut harmoniser, pour qu’il y ait une seule porte d’entrée et de sortie, avec un process unique qui permet à l’entreprise de pouvoir développer et présenter son financement.
En outre, le directeur général de la BNDE a noté que l’approche financement a été trop globalisée. Or, dans le terme financement, il y a beaucoup de déclinaisons qui intéressent l’entreprise.
Monsieur Sy estime qu’il ne faut pas aujourd’hui opter pour des « solutions bateaux », mais il faut plutôt aller vers des solutions adaptées aux besoins de l’entreprise.
Pour étayer ses propos, il a évoqué le crédit-bail, l’affacturage et d’autres instruments comme la caution de démarrage et la caution de bonne exécution, qui ne requièrent pas de trésorerie.
Les PME sont expertes dans leurs domaines ; elles savent ce qu’elles font, mais ce qui manque est la structuration du modèle.
« Le modèle est très bon, il faut le structurer, l’organiser pour que la PME ne puisse plus être perdue dans le système », a-t-il suggéré.

Joseph SENE