9ème édition du Salon de l’ADEL : Les doléances des éleveurs de Ladoum et les réponses du Ministre de l’Elevage

L’Association Départementale des Eleveurs de Ladoum (ADEL) de Rufisque organise la 9ème édition de son Salon annuel dénommé SALADEL, du 03 au 12 mars 2023, au terrain des HLM. Au cours de la cérémonie officielle, tenue ce Samedi 11 Mars, les éleveurs de moutons ont exprimé leurs doléances qui portent notamment sur l’alimentation et le vol de bétail. Dans son allocution, le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, a apporté des réponses et proposé des solutions.

La cherté de l’aliment du bétail hante le sommeil des éleveurs de moutons. Les acteurs ont d’ailleurs mis à profit la 9ème édition du Salon de l’Association Départementale des Eleveurs de Ladoum (ADEL) de Rufisque pour attirer l’attention de leur ministre de tutelle sur les contraintes qui plombent leur business.
L’alimentation, qui constitue 80 % des charges de l’exploitation, coûte très cher, a souligné le président de l’ADEL, Abdoulaye Samy Diakhaté, en soulignant néanmoins que les éleveurs sont en train d’améliorer l’activité.
Le représentant de la Fédérateurs des acteurs de la filière ovine Khadim Fall a abondé dans le même sens.
Moustapha Ka, conseiller spécial du président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, a salué les efforts des membres de l’ADEL, qui ont faire preuve de résilience.
Le représentant du président de la CCIAD (Abdoulaye Sow) a fait part de l’engagement de l’Institution Consulaire à accompagner davantage les éleveurs, qui oeuvrent pour l’amélioration génétique et le développement du secteur.
Pour lui, la ressource génétique est à préserver et à vulgarisée pour que le Ladoum soit un patrimoine du Sénégal.
« La Chambre de Commerce de Dakar sera à vos côtés pour que le Salon soit plus grand et plus innovant », a-t-il promis à ces acteurs économiques.

Cherté des intrants importés

Pour sa part, le directeur général du Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES) Salihou Keita a invité les éleveurs à mutualiser leurs efforts dans l’organisation des activités. Dans le même ordre d’idée, Issa Saka qui représentait les Associations d’éleveurs et l’ADAM a appelé à une meilleure organisation des acteurs.
Babacar Ndoye, directeur commercial de NMA Sanders, qui s’exprimait au nom de la famille du parrain (feu Ameth Amar) a invité les membres de l’ADEL à persévérer dans l’effort.
Claude Demba Diop, le représentant des provendiers a expliqué les raisons pour lesquelles l’aliment coûte cher. Il a notamment fait état de la rareté du tourteau d’arachide, en raison des exportations. En outre, il a indiqué que le son de blé, le maïs et le soja sont importés.
Le spécialiste a précisé que les fibres constituent la base de l’aliment du bétail afin que les animaux puissent ruminer. Les produits industriels que les éleveurs achètent sont des compléments alimentaires, selon lui. Il a révélé que des discussions sont en cours pour revoir la structure des prix.

Développer la culture fourragère

Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, a également expliqué la cherté de l’aliment du bétail par la faible production locale (arachide, maïs) et par le renchérissement des prix des intrants importés sur le marché international.
Pour lutter contre la cherté de l’aliment du bétail, l’Etat a, selon lui, renoncé aux taxes et droits de Douane sur le maïs, le blé et le soja qui entrent dans la composition de l’aliment industriel. Cependant cet instrument de politique économique a des limites.
Pour renverser la tendance, le ministre de l’Elevage a vivement invité les éleveurs à s’investir davantage dans la production de fourrage. Pour lui, les acteurs doivent tendre à devenir des entrepreneurs en élevage afin d’exploiter pleinement les opportunités du secteur.
En outre, Aly Saleh Diop trouve qu’il faut changer de paradigme en écourtant la période d’élevage. Dans ce cadre, il a salué les performances des éleveurs de Ladoum. Le ministre a expliqué qu’avec les races locales, l’on peut élever un mouton durant 3 ans sans pour autant que son poids n’atteigne 15 kg. A l’inverse, un mouton Ladoum de moins d’un an peut peser entre 30 et 50 kg.

Joseph SENE

Papa Code NDOYE

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