Commune de Ndiébène-Gandiol : Gros potentiel d’un sel spécifique à valoriser

Située dans la Région de Saint-Louis, au Sud, la Commune de Ndiébène- Gandiol bénéficie d’un sel spécifique. Don du Ciel, la ressource en sel est un outil de développement. Cependant, les vaillants exploitants font face à de nombreuses contraintes d’ordre financier et matériel, les empêchant de valoriser convenablement le potentiel de ce sel particulier.

Une matinée d’Août à Ndiébène-Gandiol. Dans un quartier, une mare étend son lit au milieu des habitations. Le cours d’eau est entouré de tas recouverts de toile de fortune et d’amas de sel à ciel ouvert.
Madame Aminata Diop, la présidente du GIE des producteurs de sel de la Commune nous apprend que le produit provient de la mare. Surpris, nous avons du mal à croire que le sel soit issu de ce cours d’eau. En effet, le sel que nous avons l’habitude de voir provient généralement d’une ressource d’eau saumâtre.
Or, ici, il n’y a aucune voie qui relie la mare à un cours de cette nature. . . Mais, en suivant les explications de Madame Aminata Diop, nous avons fini par comprendre la provenance de ce sel spécifique.
Dame Nature a, en effet, gratifié la localité de Ndiébène-Gandiol d’une ressource particulière. Dans cette Commune, la nappe de certaines mares concentre une importante substance avec une forte salinité, qui se transforme en sel, à la fin de l’hivernage.

Sel spécifique

« Durant la saison des pluies, les mares se remplissent d’eau. Et au contact de l’eau de pluie, le sel se transforme. A la fin de la saison des pluies, le sel mûrit », explique l’opératrice économique.
L’eau de pluie nettoie le sel des mares et lui donne un éclat radieux. Plus la pluie est abondante, plus le sel est de meilleure qualité, révèle notre interlocutrice.
Après la formation complète du sel, au sortir de l’hivernage, la campagne de récolte peut alors démarrer. Ainsi à l’aide de pelles, bassines, etc., les acteurs procèdent à l’extraction de cette ressource particulière.   

Sel de qualité

«Le sel de Gandiol est différent de celui de Fatick, de Kaolack et de Dakar », signale la présidente du GIE. Au niveau de ces localités, le sel se forme à partir d’une ressource d’eau saumâtre. « Le sel de Gandiol n’existe nulle part au Sénégal. La saveur est différente des autres variétés de sel produites dans le pays. Notre sel est de meilleure qualité », renchérit Modou Tall, membre du GIE des exploitants du sel.
«Notre sel n’a pas d’arrière-goût. Sa spécificité permet de respecter les doses voulues durant la cuisson. Le sel ne dénature pas le goût », ajoute cet acteur économique.
« Le sel Gandiol ne comporte pas d’impuretés qui sont à l’origine de certaines maladies. Les analyses au laboratoire ont confirmé qu’il s’agit d’un sel de qualité », argumente la présidente du GIE. Madame Aminata Diop et Modou Tall attribuent d’ailleurs des vertus thérapeutiques au sel produit dans leur Commune.
A Gandiol, la production de sel est saisonnière. Le potentiel est énorme, car la Commune bénéficie de 07 mares exploitables, qui offrent un sel original.
Plus de 1.000 personnes s’activent dans l’exploitation de la ressource naturelle. Le GIE organise les opérations d’extraction du sel.

Joseph SENE