Formation aux métiers du tourisme à Ziguinchor : Immersion dans l’école d’application de la Chambre de Commerce
Bonne nouvelle pour les acteurs du tourisme, leurs employés et les jeunes qui rêvent d’un emploi. La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Ziguinchor (CCIAZ) vient d’étrenner son école d’application aux métiers du tourisme.
A côté de la Chambre de Commerce de Ziguinchor, se dressent des locaux flambant neufs. Les infrastructures vont abriter la nouvelle école d’application aux métiers du tourisme. A l’intérieur, outre les salles de cours, les visiteurs découvrent presque toutes les commodités d’un hôtel. L’école d’application est, en effet, dotée de chambres, salles de bains, salons, suites VIP, cuisines, restaurants, etc. Les candidats à la formation professionnelle seront ainsi mis dans les conditions réelles d’un réceptif hôtelier. « C’est un projet cher au président de la Chambre de Commerce de Ziguinchor Jean Pascal Ehemba, qui a été réalisé par l’Etat du Sénégal », témoigne son homologue président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) Abdoulaye Sow, lors de la visite. Pour la réussite de ce nouveau projet, le président de la CCIAZ a sollicité l’accompagnement de la CCIAD qui a une longue expérience dans le domaine de la formation professionnelle, avec son Centre de Formation Consulaire (CFC).
Avantages de l’école
L’école d’application va contribuer à la mise à niveau des employés qui travaillent dans les hôtels, informe le président de la CCIAZ M. Ehemba. Cela permettra de relever le niveau des services offerts aux touristes et à la clientèle de façon générale. « Nous allons expliquer aux chefs d’entreprises les avantages de l’école pour eux et leurs employés », promet-il. L’école peut offrir des services sur la formation initiale et la formation continue payantes, a indiqué Abdoul Aziz Sabaly, chef du Département Formation et Insertion Professionnelle à la Chambre de Commerce de Dakar. Responsable du Centre de Formation Consulaire de la CCIAD, M. Sabaly a révélé que dans le cadre du projet ARCHIPELAGO II, il est retenu la formation des travailleurs des hôtels et restaurants à Dakar pour améliorer les services à table conformément aux demandes des acteurs. « Une convention de partenariat peut être signée entre l’école de la CCIAZ et les hôtels pour faciliter le stage des apprenants mais également l’organisation de sessions de renforcement de capacités des travailleurs dans les hôtels », a-t-il souligné.
Capter la clientèle en Guinée Bissau
« Notre ambition est d’en faire une école sous-régionale », annonce le président de la CCIAZ Jean Pascal Ehemba. Outre les candidats en Casamance naturelle, le centre de formation va essayer de capter la clientèle en Guinée-Bissau, renseigne-t-il. Abdoul Aziz Sabaly a suggéré aux autorités de la CCIAZ de rajouter d’autres types de formations pour diversifier l’offre. Ainsi, il peut y avoir une formation à la carte et des modules en Douane-Transit, Transport-Logistique, pour répondre au développement des activités du Port secondaire de Ziguinchor, etc. « L’on tend vers des formations pratiques et professionnelles », a de son côté expliqué le secrétaire général de la CCIAD Mbaye Chimère Ndiaye. « Pour la réussite du projet, il faut un bon plan marketing. Il faut informer et impliquer tous les acteurs», a-t-il ajouté. M. Ndiaye a cité un exemple en France où les autorités de la ville font des réservations à l’hôtel d’application du lycée professionnel. Il a aussi suggéré au président Ehemba et à son équipe de créer une passerelle entre le centre de formation, le Port secondaire de Ziguinchor et la Plateforme de conservation et de valorisation des produits de Bignona. Cela permettra d’avoir un bon maillage et une rentabilité pour le projet.
Rentabiliser l’outil
Dans le même sillage, le président de la CCIAD Abdoulaye Sow a ajouté ceci : « Il faut essayer de rentabiliser l’outil ». Pour étayer ses propos, il a cité l’exemple du Centre de Formation Consulaire (CFC) de la Chambre de Commerce de Dakar qui organise des cours du jour et du soir. Ensuite, la mairie de Dakar prend en charge certains auditeurs, a-t-il révélé. M. Sow estime qu’un tel partenariat entre la CCIAZ et la municipalité de Ziguinchor permettra d’augmenter les ressources de l’école de formation. Le président de la CCIAD a indiqué aussi qu’il y a des jeunes originaires de la Casamance qui vont jusqu’à Dakar pour suivre des formations. C’est pourquoi, il a suggéré aux autorités consulaires de Ziguinchor d’essayer de capter toute cette clientèle et toutes ces opportunités pour l’envol de leur école de formation.
Joseph SENE